Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 74. Lc 2, 1-14, Nativité de Jésus Christ, C, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

     Nous pourrions dire que nous avons la chance de nous réunir dans cette église pour célébrer ensemble la Messe de Noël parce qu’Omicron, le nouveau variant de Covid-19, se répand et en conséquence suscite l’inquiétude dans le monde. Mais, malgré toutes les restrictions sanitaires, il y a un évènement qui se renouvelle chaque année, à cette date symbolique du 25 décembre, c’est la Nativité de notre Seigneur et de notre Frère Jésus Christ.

     Mais est-ce que ça vaut encore la peine de fêter cet événement ? En effet les temps sont difficiles et on aspire tout simplement à profiter de ces jours sans travail pour se ressourcer et se mettre à table avec ses proches. Quelqu’un pourrait dire : « qu’est-ce que ça nous apporte d’aller à la messe et de fêter Noël religieusement puisque l’on fait un bon repas familial et que l’on partage des cadeaux ? Et même moi, chrétien et catholique, je ne ressens pas grand-chose, je n’arrive pas tout à fait à me réjouir d’être près de la crèche d’être fidèle à ma foi. Il y a quelque chose qui ne va pas ? »

    Pour répondre à ce genre de question, je voudrais revenir à cette réalité dont nous parlons souvent, des symptômes de la Covid-19. Nous savons que l’un de ces symptômes se traduit par la perte de l’odorat ou du goût. Si j’évoque cela c’est parce que j’ai l’impression que nous sommes dans l’Église catholique atteints d’une sorte de virus. En effet, bien avant la pandémie, nous avions déjà perdu l’odeur et le goût de notre foi, de nos messes, de nos pratiques religieuses. Mais contrairement au virus, nous avons des solutions pour que l’odorat et le goût nous reviennent spontanément. Je dirais que chacun de nous peut prendre un vaccin adapté et efficace. Ce vaccin je le trouve dans les mots de Saint Paul.

     En effet, dans la deuxième lecture, Paul dit à ses frères et sœurs, et à nous tous aussi, que Jésus « s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2, 14).

     Nous ne pouvons accueillir ces paroles adressées aux premiers chrétiens que lorsque nous voyons en Jésus Celui qui est descendu du Ciel pour nous personnellement et pour sauver notre vie. Cela implique de L’accueillir comme Quelqu’un, qui a le pouvoir de nous libérer de nos fautes, de nos mauvais choix, de notre passé qui, quelques fois, pèse lourd depuis des années.

     Dans ces mots de Saint Paul nous lisons que le Christ s’est donné pour nous purifier. Nous avons tous besoin, à commencer par les pasteurs de l’Église, de cette purification. À ce sujet, Jésus nous dit que « ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (cf Lc 5, 31-32). Et ce chemin a, évidement, son but. Il ne s’agit pas de faire de nous des gens hors du commun et parfaits au regard d’autrui. Le but est que nous devenions ensemble « un peuple ardent à faire le bien », comme nous dit encore Saint Paul. Et si, dans notre évangile, l’Ange du Seigneur annonce aux bergers cette Bonne Nouvelle de la naissance du Christ, c’est que le Christ s’est donné à tous sans privilégier personne, sans faire de différence entre les gens.

     Cependant, ce que Paul Apôtre a proposé à ses frères et sœurs et ce qu’il propose à chacun de nous nécessite de renouveler ce lien unique de l’amour entre nous et Dieu en Jésus, le Christ, qui s’est donné une fois pour toutes. Et personne ne le fera pas à notre place.

     La vie n’est pas facile pour tous sans distinction et quelle que soit sa religion. Mais pour un chrétien la vie peut devenir plus profonde, plus fructueuse malgré tout. Il nous suffit seulement de suivre ce Guide remarquable qui s’est donné une fois pour toutes et à jamais. La vie a horreur du vide, et qu’on le veuille ou non, chaque jour on devient celui que l’on a choisi d’être.

    Et pour finir, quand je vous ai parlé de l’odorat je pensais aussi à ce parfum dont parle Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens : « Rendons grâce à Dieu qui nous entraîne sans cesse en son cortège triomphal dans le Christ, et qui répand par nous en tout lieu le parfum de sa connaissance » (2 Co 2, 14).

      Aujourd’hui nous fêtons le mystère de l’Incarnation qui fait resplendir notre humanité et en qui Jésus, le Christ, trouve sa profondeur et sa joie.

Bonne fête de la Nativité de Jésus le Christ à tous,

Votre frère Bogdan