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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 6 au 15 DÉCEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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165. Lv 13, 1-2.45-46, VI Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2024
Sœurs et Frères
Comme vous pouvez le deviner, l’auteur de vos réflexions hebdomadaires est bien de retour – sourire. J’ai fêté dignement ma Maman à l’occasion de son « anniversaire rond » (les gentlemen ne parlent jamais de l’âge d’une femme - clin d’œil). Et quand c’est la fête – que ce soit en Pologne ou en France – il n’y a pas de régime qui tienne, on fait honneur à la table – sourire.
Et maintenant au boulot - clin d’œil. Ce dimanche est le « Dimanche de la Santé » qui coïncide exactement cette année, dans les diocèses français, avec « la Journée Mondiale du Malade. »¹ La première lecture de ce jour ainsi que l’évangile, nous présentent des personnes atteintes de maladies graves, dont la lèpre. Il est bon de rappeler ici cette note de la TOB, précisant que « le terme rendu par ‘lèpre’ désigne ici des affections variées de la peau, et pas seulement la maladie que nous connaissons actuellement sous ce nom ; le mot s’applique même aux moisissures qui peuvent ronger les vêtements ou les murs. A l’opposé de la santé, qui est l’état normal, la lèpre, comme d’ailleurs toute maladie, est un état insolite ; il faut protéger le groupe des forces mystérieuses qui agissent là, en déclarant l’impureté de l’homme ou de la chose malade. Le prêtre joue ici le rôle d’un spécialiste, chargé de décider s’il y a réellement impureté ou non »². Autrement dit, le prêtre, après un examen approfondi, décidait si la personne infectée pouvait ou pas, intégrer la communauté et être admise au culte. Ces prescriptions peuvent nous paraître très rudes pour quelqu’un qui se trouvait déjà exclu de la société, et dont l’apparence physique devait obligatoirement signaler la maladie par des signes précis (Lv 13, 45-46). Ceci, dans un temps où l’on considérait la lèpre comme une punition des péchés (cf. Nb 12,9-12 ; 2 R 5, 20-27; 2 Ch 26,1-23).
Tout cela peut nous surprendre. Mais il est bon de nous souvenir, nous les « modernes » qui assistons aux incroyables progrès de la médecine, quelle fut notre « panique » face à l’épidémie de Covid-19 ! Soyons donc indulgents avec les coutumes de l’Ancien Testament.
Nous sommes à des siècles de distance de la rédaction du Lévitique (probablement au Vème siècle av. J.-C.). Le monde évolue, la science progresse chaque jour en faveur de notre santé, au profit de notre « bien-être ». Mais il y a quelque chose qui ne change jamais dans le cœur d’un être humain, une chose que personne ne voudrait ressentir : c’est l’exclusion. Jésus le savait très bien, Lui qui nous montre, dans notre évangile, qu’il y a un plus grand « progrès » encore pour notre vie. Le progrès qui devancera toujours celui de la science et de la médecine. Un « progrès » qui, tout à la fois, est dans nos capacités et n’est pas facile à réaliser. Je parle là de Jésus qui ne craint pas de toucher un malade contagieux, pour lui offrit une vraie « résurrection » de la mort à la vie.
Dans notre société où, en votant une loi, nous essayons de fuir la souffrance de l’autre (projet de l’euthanasie active et du suicide assisté), Jésus nous offre ce « progrès » qui peut faire de chacun de nous un être Humain à sa ressemblance, au-delà de toute évaluation scientifique. Et c’est dans cet esprit que l’Église offre aux personnes atteintes par la souffrance physique ou psychique, le sacrement des malades, qui est un sacrement de vie³.
Dans le cœur de chacun de ses disciples, la grâce de Dieu a déposé cette force de toucher la souffrance de l’autre. Et cela, même des non croyants peuvent le vivre, parce que la compassion est immergée dans le cœur de chaque homme et chaque femme. Et en « touchant » la souffrance de l’autre, j’ouvre aussi la voie qui me donnera la force de me laisser « toucher » un jour, si je ressens personnellement l’exclusion à cause ma propre faiblesse. Même si chaque État fait de son mieux pour préserver la vie de l’ensemble de ses citoyens, personne ne remplacera un être humain capable, avec compassion, de « toucher » la souffrance d’autrui.
Bon Dimanche de la Santé à vous tous, votre frère Bogdan
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¹L’Église universelle célèbre la Journée Mondiale du malade Depuis 1992, tous les 11 février, à la fête de Notre-Dame de Lourdes. Cette journée a toujours son thème. Cette année, c’est « De partout on venait à lui » (Marc 1, 45).
²Selon la note de la TOB pour Lv 13,1- Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
³Le Sacrement des malades est encore souvent, malheureusement, considéré comme l’« extrême-onction » même si nous sommes déjà presque soixante ans après le Concile Vatican II.