Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

126. Jn 11,1-45, V Dimanche du Carême, A, Réflexion 2023

 Sœurs et Frères

    Cette fois-ci j’ai pris la ferme décision de vous convaincre que notre évangile est plus proche de notre vie quotidienne que vous ne pouvez l’imaginer – sourire.
Donc, ce dimanche nous avons encore un récit de l’Évangile selon saint Jean. Ce texte est le fondement de la catéchèse pour le troisième et dernier scrutin baptismal des catéchumènes qui vont être bientôt baptisés.
Et, une fois encore, nous sommes les témoins d’un miracle fait par le Christ. Mais comme dimanche dernier - quand Jésus a guéri un homme aveugle de naissance - il ne s’agit pas d’un miracle en soi. Ce qui est plus important dans cet évènement, c’est ce qu’il a produit dans le cœur des témoins.

    Jean, nous présente une scène très riche en significations et il n’est pas possible ici de commenter le texte dans tous ses détails. Néanmoins, il est toujours sympa pour moi (sourire) de me pencher sur un évangile, même très connu, pour livrer à mes lecteurs quelques pistes de réflexion - sourire. Mais, on pourrait m’objecter : « En quoi nous concerne ce qui est arrivé autrefois à une famille très connue et amie Jésus, mais qui vivait dans un autre contexte culturel ? ».

    Tout d’abord, nous sommes les témoins d’un événement crucial pour nous. En effet, que nous le voulions ou pas, la mort fait partie de notre vie. Et la maladie est là pour nous le rappeler. Dans notre évangile nous sommes témoins de la fin de vie d’un homme gravement malade. Dans cette situation extrême, ses deux sœurs font appel à leur très célèbre ami – Jésus. Mais, manifestement, Lui ne se précipite pas ! De plus Il donne une réponse qui peut sembler déplacée : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié ». Celui qui aime son ami Lazare, Celui que l’on connaît déjà pour ses œuvres prodigieuses, Celui-là invoque la « gloire de Dieu » ! Est-ce que le Christ ne pouvait pas épargner à son ami Lazare et à ses sœurs cette douloureuse situation ? Il n’était pourtant pas loin, à 3 km de Bethanie… Finalement Lazare meurt et, selon la tradition, on le met au tombeau dans la journée. La tristesse est immense non seulement pour Marthe et Marie, mais aussi pour les nombreux Juifs qui viennent les réconforter.
     Et c’est dans ce contexte bouleversant que Jésus arrive avec ses disciples. Il rend la vie à Lazare : « Père je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours. ». Ainsi saint Jean nous présente le Christ qui rend à son Père la gloire de ce signe magnifique, son Père qui est toujours avec Lui. En même temps cette « résurrection » de Lazare annonce la future gloire du Christ qui, en mourant sur la croix, vaincra la mort à jamais. Cependant il est très important de souligner que « le verbe mourir désignait au v. 25 le trépas, fin de l’existence terrestre de l’homme, alors qu’il fait allusion ici à la vie sans foi, coupée de Dieu, qui, est la véritable mort ; voir Jn 5,25 n. Aux yeux de Jean, la résurrection de Lazare souligne que Jésus est bien celui qui nous fait passer de la mort à la vie »*. Donc, il s’agit bien, dans notre texte, de quelque chose « de plus » que la « récupération » de la vie après la mort physique.

     Jésus ne nous libère pas de notre mortalité physique. Parce que Lazare et toutes les personnes miraculeusement guéries par Lui « hier et aujourd’hui », sont mortes un jour. Le Christ nous fait passer de la mort à la vie ; de la mort à la vie de notre cœur et de notre âme. Jésus, vient nous rencontrer là où nous connaissons la mort (le mal que nous avons commis, le départ d’un être cher, la trahison d’un amour, la trahison de la confiance, le désespoir, le manque de sens à la vie, ………….). Dans l’expérience de la mort, quelle que soit son « image », Il veut nous remettre à la vie. Autrement dit, à sa façon, Il veut nous redresser de ce « quelque chose » qui nous accable aujourd’hui et peut-être depuis des années.
      Comme les gens qui ne croient pas en Dieu, nous ne sommes pas privés de la mort et de toutes les souffrances qui peuvent nous arriver dans ce monde. Cependant en donnant notre foi à Jésus nous pouvons traverser la mort pour, un jour, retrouver la vie. Cependant il nous faut aller à la rencontre du Christ comme ce fut le cas de Marthe, qui semblait être moins accablée que Marie. Cette dernière, appelée par sa sœur, « se leva rapidement » de sa « mort intérieure » (Jean utilise ici le mot grec « egeiro » qui désigne la résurrection du Christ, verset 29). Et ces deux sœurs - et de nombreux Juifs - ont exprimé là, non seulement leur foi en la résurrection des morts ; mais plus encore leur foi en Christ, et leur lien permanent avec Lui et sa Bonne Nouvelle.

     Ce texte me permet de faire encore une remarque personnelle. Quand je parle avec des chrétiens au sujet de leur relation avec Jésus, j’ai quelquefois l’impression qu’ils Le traite comme un grand « Magicien », qui devrait les épargner de tous les problèmes et de toutes les souffrances de cette vie terrestre. Et quand cela « ne marche pas » ils disent, « adieu » à Jésus et à l’Église. Or, Jésus n’est pas un « Magicien » qui frappe à la porte de notre vie avec une baguette magique pour résoudre tout de suite ce que nous accable, et qui même devance ce qui pourrait nous arriver.   

     Par contre, Lui seul dans ce monde, nous offre le chemin sûr pour passer de la mort à la Vie, malgré la mort. De l’impossible, Il nous ouvre une issue.

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition du Cerf 2012.

Bon Dimanche - sourire, votre frère Bogdan