111. Lc 21, 5-19, XXXIII Dimanche du Temps ordinaire, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

     Notre évangile d’aujourd’hui est tellement riche de symboles et de contenu que si j’essayais de le commenter en détails, je ne serai pas vraiment sorti de l’auberge - sourire. Il vaut mieux que je me concentre sur un ou deux aspects qui touchent mon esprit. Donc, ce dimanche nous sommes les témoins d’une scène absolument bouleversante. Jésus, pendant son dernier discours public, annonce la destruction du Temple de Jérusalem. Et de plus, Il prophétise les « tribulations de la fin des temps »* et la persécution de ses disciples. Pour nous aujourd'hui, ce langage effrayant du Christ n’est pas seulement difficile à entendre, mais il est aussi difficile à comprendre. On pourrait dire que ce message n’est pas adapté à notre temps de guerre en Ukraine et de crises économique et énergétique, qui nous font plutôt espérer des nouvelles rassurantes…
     Mais, je vais vous convaincre que le message du Christ est, effectivement, rassurant pour tous ses disciples et pour tous les temps. En nous penchant sur ce récit, il est intéressant de nous rappeler, que le langage apocalyptique (typé par des images riches en symboles et hyperboliques) était très courant à l’époque du Christ où la croyance était omniprésente et liée à la vie quotidienne. En outre, rappelons que Jésus n’était pas le premier à annoncer la destruction du Temple. De nombreux prophètes avant Lui avaient annoncé la ruine du « temple de Salomon » (X siècle av. J. Chr. : Mi 3,12 ; Jr 7,1-15 ; Ez 8-11).

    Cependant, l’annonce de la destruction du Temple de Jérusalem (centre culturel et spirituel pour tous les Juifs) agrandi et restauré sous le roi Hérode le Grand à partir de l’an 20 av. J. C., n’était pas imaginable ! (ce temple fut détruit par les Romains en l’an 70, juste quelques années après la fin de travaux colossaux).
Dans son discours apocalyptique, le Christ ne nous dévoile pas le « calendrier chronologique » des évènements historiques et des phénomènes naturels du futur. Autrement dit, Il ne prédit pas l’avenir. Il adresse son message aux gens de son temps, pour qu’ils fixent leurs yeux sur ce qui n’est pas éphémère. Et ce qui dure, c’est Sa présence rassurante auprès de tous ceux qui Lui font confiance à tous moments de leur vie, et qui témoignent de son Amour. A ses auditeurs, et à tous ses disciples à venir, Jésus dit ceci : « Par votre persévérance (…) vous garderez votre vie » (autre traduction : « par votre patience vous gagnerez vos âmes »**).

    Cet évangile, nous pouvons le lire dans le contexte d’éventements récents, difficilement imaginables avant leur arrivée. Je vous en cite seulement trois :
1. L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019. Qui parmi nous aurait pu imaginer que cet édifice, qui l’année prochaine fêtera ses 860 ans d’histoire, serait ravagé par le feu sous nos yeux, nous laissant pétrifiés et impuissants ?
2. La pandémie du Covid-19. Qui parmi nous aurait pu imaginer que nous ne pourrions pas sortir de chez nous, et que nous allions nous « battre » entre européens (toujours « solidaires » !) pour que la Chine nous fournisse des masques ?
3. Et enfin, qui parmi nous aurait pu imaginer cette horrible guerre en Ukraine, déclenchée par ce criminel Mr P., considéré par certains politiques occidentaux comme un « parfait démocrate » ?
Le Christ nous propose un chemin difficile mais sûr. Le chemin qui passe par les cœurs qui Lui font vraiment confiance et qui surtout, ne veulent pas perdre leur âme : « Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? » (cf Lc 9,25). Il nous assure de sa présence (« vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense ». « C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse », « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »). Nous savons qu’il n’y a pas de vie sans souci et sans « imprévu ». Mais dans chaque circonstance de notre vie, nous pouvons améliorer notre relation avec Jésus.

    Une dernière chose ; que nous soyons croyants ou pas, par notre façon de vivre, nos choix, notre regard posé sur autrui, nous témoignons de ce qui nourrit notre vie, de ce qui la fait ralentir ou s’épanouir.

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* selon la référence de Lc 21, 5 est suivantes ; TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
**https://theotex.org/ntgf/luc/luc_21_gf.html

P.S. Certaines personnes m’ont communiqué qu’elles n’avaient pas reçu ma réflexion automatiquement par mail. J’ai vérifié, et cela reste pour moi une « mystère numérique » - sourire. Dans ce cas, je vous conseille de vérifier votre boite de messages indésirables (spam) ou d’aller directement sur le site de notre Paroisse - https://www.paroisse-dubonpasteur.com.

Bon Dimanche,
Votre frère Bogdan