Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 103. Lc 15, 1-32, XXIV Dimanche du Temps Ordinaire, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

      Le premier constat que nous pouvons faire en lisant notre évangile c’est qu’il est long – sourire. Il est composé de trois paraboles, notamment celle propre à Luc, la parabole « du fils retrouvé », titré aussi : « l’enfant prodigue » (versets 11-32). Sans doute vous avez déjà entendu beaucoup de bonnes homélies sur cette très célèbre parabole qui occupe la plus grande partie de notre texte. Et puisque notre évangile est, pour moi, trop riche de contenu pour le commenter intégralement en une seule réflexion, je vais retenir seulement quelques points destinés à votre propre méditation. Donc, « à l’attaque » – sourire.

     Si nous regardons de près le texte de notre évangile, nous pouvons constater que les trois paraboles ont, au moins, un point commun très fort et, de plus, lié à la vie quotidienne de chacun. Je pense qu’il n’est pas excessif de dire qu’il nous est arrivé à tous de perdre quelque chose que nous avons retrouvée plus tard : une clé de la voiture, une carte bancaire, un ami d’enfance etc. ; et qu’alors « l’objet » retrouvé nous a causé un sentiment de joie, d’autant plus fort qu’il nous était cher.
Évidemment ce n’est pas un hasard si j’ai commencé ma réflexion par cette expérience du quotidien. Cela nous permettra d’entrer plus aisément dans « le climat spirituel » de notre évangile et dans ces paraboles tirées de la vie courante : la brebis perdue, la drachme perdue et les deux fils perdus – l’un qui a dilapidé l’héritage du père « en menant une vie de désordre », et le fils aîné qui n’a jamais su développer de relations - filiale ou fraternelle - profondes, et qui n’a pu éprouver la joie du retour de son frère cadet à la maison.


     Quand nous lisons ces trois paraboles, nous pouvons observer qu’elles nous parlent toutes trois de la joie. Mais quelle joie ? C’est la joie de retrouver quelque chose qui a une grande valeur pour celui qui l’a perdue (brebis, drachme, fils). Mais c’est de plus, une joie qui a besoin d’être partagée (voir des versets 6, 9, 23-24). Oui, c’est vrai, la vraie joie veut être contagieuse – sourire. Mais la vraie joie ne vient ni d’un seul coup, ni de nulle part. Elle est le fruit du désir de retrouver ce que j’ai perdu et qui était très important pour moi, ce qui faisait partie intégrale de ma vie (comme les deux fils de ce père).

     Quelqu’un pourrait dire ceci : Bogdan, c’est évident pour moi que, dans ces paraboles, nous trouvons une belle image de Dieu qui est notre Père plein de miséricorde. C’est vrai : le prophète Jésus le Christ, nous dévoile Dieu qui nous donne tout, qui nous attend toujours et qui éprouve une joie immense quand nous sommes de retour de notre vie de « désordre » (A. Chouraqui traduit : « en vivant follement »)*. C’est ce qu’ont bien compris les pécheurs et les publicains (figurés par le fils perdu) à qui le Christ faisait le bon accueil (v. 2), et qui a mangé avec eux (cf Mt 9, 9-13). Et c’est ce que n’ont pas compris les pharisiens et les scribes (figurés par le fils aîné perdu) car ils se sont contentés de ne transgresser aucune des exigences de la loi (cf Lc 18, 9).

      Merci à Toi, Dieu notre Père, en Jésus-Christ ! Tu nous as ouvert, une fois pour toutes, ce chemin de retour de la vie de « désordre ». Tu nous accueilles avec une joie inexprimable. Tu nous attends afin que, par ton amour paternel et désintéressé, nous puissions ordonner notre vie privée de joie, et Tu nous rends la dignité de ton enfant. Tu es la joie de tous ceux qui te cherchent. Amen

 Bon Dimanche toujours – sourire, votre frère, Bogdan

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* https://nachouraqui.tripod.com/id55.htm