Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

100. Lc 13, 22-30, XXI Dimanche du Temps ordinaire, C, Réflexion 2022

Sœur et Frères

    Dans notre évangile nous voyons le Christ qui poursuit son chemin vers Jérusalem. Passant par villes et villages, Il enseigne et répond aux questions des gens. C’est alors que quelqu’un L’interroge au sujet du salut - « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ». La réponse du Christ ne parait pas très claire quand Il recommande à ses auditeurs de « s’efforcer d’entrer par la porte étroite » dans le Royaume de Dieu. Comment « résoudre » cette énigme ?

     Tout d’abord nous pouvons constater que le sujet est capital. Il ne s’agit pas ici de questions du genre : « Doit-on accueillir la communion pendant la messe dans la main ou dans la bouche, à genoux ou debout ? ». Non, la réponse de Jésus est capitale car elle engage notre foi en la vie après la mort, en même temps que notre vie quotidienne.
Nous ne savons pas qui a interrogé Christ, mais la question posée par cette personne n’était pas rare à l’époque. Rappelons-nous que Jésus s’adressait aux Juifs - c’est-à-dire au peule Élu choisi par Dieu - considérés comme les dépositaires de son message, et qui ont le droit d’entrer les premiers dans son Royaume (voir Dt 10, 14-15 ; Rm 9,4-5). Mais le Christ, encore une fois leur fait remarquer que l’appartenance à la race d’Abraham ne suffit pas pour entrer dans le Royaume de son Père (voir Lc 3, 8 ; Jn 8, 33-41).

     Alors, « où est le hic ? », si je puisse dire. Le problème est que les compatriotes du Christ ne L’ont pas accueilli, ni Lui ni son message. Pour eux, Jésus ne pouvait être le Messie car Il ne correspondait à leurs attentes bien précises (voir Mt 17, 9-12 ; Lc 24, 13-21). Au contraire, beaucoup d’exclus de la société (cf Lc 15, 2) - qui eux n’avaient rien à perdre, comme en témoigne l’histoire de Zachée - (voir Lc 19, 1- 9) ont vu en Jésus leur Sauveur. Et ces gens-là, le Christ les évoque dans ses Paroles : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 31-32). C’est de ceux-là mêmes que Jésus parle dans notre évangile, et qui seront admis au Royaume de Dieu (voir versets 29 – 30).
    Le chemin pour être sauvé commence pour nous les chrétiens au jour de notre baptême et se poursuit chaque jour par notre accueil du Christ. Nous voulons tous (même les curés - sourire) être sauvés, autrement dit être libérés de quelque chose de notre vie (l’influence de mon passé, de mes inquiétudes persistantes, peut-être de ma relation toxique, de mes peurs, de …….). Je ne comprendrai jamais ce que signifie « être sauvé » si je persiste à dire : « Tout va bien, je gère parfaitement, je n’ai pas besoin de l’aide ni de Jésus ni de quiconque ».
     Dans notre évangile, le Christ propose à ceux qui veulent être sauvés de « s’efforcer d’entrer par la porte étroite » pour accéder au Royaume. Nous pourrions traduire le mot « s’efforcer » (gr. agōnízesthe) par « lutter », afin d’insister sur les efforts à faire pour y entrer. Cependant « la porte étroite » que Jésus propose à ses auditeurs, ce n’est pas « une liste » des exigences à accomplir par nos propres efforts humains. Ainsi Jésus demande à ses auditeurs de ne pas faire partie des gens qui commettent l’injustice, ce qui est possible pour nous tous. Mais il ne s’agit pas seulement de cela. Nous devons, chacun de nous, Lui faire confiance et croire que Lui seul, le Christ, est capable d’achever parfaitement en nous l’ouvrage de son amour qui sauve (voir par exemple : Lc 8, 40-56). Un ouvrage fait par amour, malgré nos faiblesses et nos fautes personnelles qui souvent pèsent tant. La « certitude » d’être sauvé vient de cette confiance en Dieu et en son regard plein d’amour.

    Et s’il y a quelque chose dans ce monde pour lequel il vaut la peine de lutter, c’est l’amour désintéressé et pur, celui qui me sauve et qui sauve autrui.

Bon Dimanche à tous,
Votre frère, Bogdan