Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 99. Lc 12, 49-53, XX Dimanche du Temps ordinaire, C, Réflexion 2022

Bonjour à tous - sourire !

     Si j’ai la chance d’avoir quelques lecteurs de ma réflexion dominicale hors de notre Paroisse, j’aimerais leur dire tout d’abord que mes vacances se sont très bien passées. Un seul bémol : elles ont été trop courtes – sourire. Et maintenant je me mets au travail.
    L’évangile de ce Dimanche nous présente le Christ qui chemine avec ses disciples à Jérusalem, lieu de sa Passion (voir Lc 9, 51 – 19, 28). Et pendant ce voyage inévitable, Jésus dit ces mots : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! »
Il est vrai que le mot feu, dans le contexte actuel, nous fait peur et nous inquiète : nous pensons évidemment aux incendies qui, au mois de juillet, ont ravagé des champs de blé dans plusieurs régions d’Ukraine et des hectares de forêt en France. Donc ce n’est pas le feu que nous attendons et nous désirons.
     Néanmoins Jésus parle à ses auditeurs d’un feu qu’il apporte et d’un baptême qu’il attend « impatiemment ». De quoi nous parle-t-Il ? Je commence par une remarque générale. Dans le Nouveau Testament, le feu est le symbole à la fois du jugement (Lc 3, 16 ; Ac 2, 19) et de l’Esprit Saint (Lc 3, 16 ; Ac 2, 4). En ce qui concerne l’évangile selon Saint Luc, « le feu dont il est ici question doit être, pour Jésus, celui qui accompagne le jugement de Dieu dans les tableaux eschatologiques (Es 66, 15-16 ; Ez 38, 22 ; 39, 6 ; Ml 3, 19 ; Jdt 16, 17). Luc pense probablement au baptême d’Esprit et de feu inauguré à la Pentecôte » (voir 3, 16 n. ; Ac 2, 3.19)*.
    Quant au baptême, dans notre récit, « il est mis en parallèle avec le feu dans un contexte où il s’agit du jugement. On retrouve l’association de l’eau et du feu comme instruments du jugement en 17, 26-29 (voir 2 P 2, 5-6 ; 3, 6-7) »*. En parlant de son baptême, Jésus évoque le jugement qui va l’atteindre lui-même. Et Il a tellement hâte de parvenir au terme de sa mission de Sauveur, c’est-à-dire sa mort rédemptrice sur la croix, qu’il se sent angoissé, qu’il est dans la peine.

     Quelqu’un pourrait me dire ceci : « En quoi cela me concerne ? Jésus avait une mission unique à accomplir et Lui seul pouvait faire cela ». Ce n’est pas faux – sourire. Cependant la démarche de Jésus deviendra plus proche de notre vie si seulement nous essayons de Le voir comme un homme qui a dû faire un choix : savoir jusqu’à quel point la présence de Dieu et son amour pouvaient brûler dans sa vie et en conséquence la changer. Et ce choix n’a pas été facile parce que même ses proches disaient de Lui qu’« Il [avait] perdu la tête » (voir Mc 3, 20-21).

     Un chrétien, pour maintenir le feu de sa foi, doit avoir le courage de répondre à la question : « Jusqu’à quel point la personne de Jésus et son Évangile peuvent-ils affecter ma vie ? Peut-être seulement jusqu’au moment qui me convient … » ? Ce n’est pas une question théorique, c’est la question de ma foi et de ma vie dans la puissance du Saint-Esprit. Les disciples de Jésus n’étaient même pas capables de se poser cette question avant sa mort et sa Résurrection. Ils ne l’ont donnée qu’après la Résurrection de leur Maître, et ils l’on fait très généreusement, ne gardant rien pour eux.

     Jésus veut que le feu de l’amour pour Dieu le Père éclate dans le cœur de chacun de ses disciples. Ce n’est pas un feu qui détruit, mais qui purifie et guide vers le bonheur et la joie, même si quelqu’un proche de nous ne le comprend pas.

Bon Dimanche à tous à l’ombre - sourire

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.