Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 88. Jn 20,19-31, II Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2022

 

Sœurs et Frères

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité, Alléluia …

    Aujourd’hui ensemble, nous célébrons dans l’Église catholique le deuxième Dimanche de Pâques qui s’appelle aussi « Dimanche de la Divine Miséricorde ». À cette occasion nous méditons encore l’évangile selon saint Jean. Mais, vous le savez, la méditation sur un texte biblique même très connu peut toujours nous apporter quelque chose.

D’abord je voudrais vous rappeler que nous sommes dans le même chapitre que l’évangile de dimanche dernier, celui du jour de Pâques. Donc, après sa Mort et sa Résurrection, le Christ commence à apparaître aux siens. La première personne fut Marie Madeleine. Et ce dimanche, saint Jean nous rapporte le moment où le Christ entre dans le lieu où se trouvaient ses disciples ; et Il entre malgré les portes verrouillées. Comment imaginer l’état des compagnons de route du Christ pour qui, après la mort affreuse de leur Maître, tout était fini ? Pour cela, il convient d’examiner de près le geste du Christ qui « souffla sur eux ». Le verbe grec (emfysao) que nous traduisons par « souffler » ne se trouve qu’une seule fois dans le Nouveau Testament et il « évoque la première création de l’homme (Gn 2,7) et suggère qu'il s’agit d’une nouvelle création, d’une véritable résurrection (Ez 37,9 ; Rm 4,17). L’Esprit sera la puissance de salut que les disciples manifesteront désormais en communion avec Jésus (voir 15,26-27; 17,17-19) »*.

     Cette explication nous donne déjà quelques pistes, non seulement pour l’état des disciples du Christ, mais aussi pour nous-mêmes. Commençons par les disciples. L'utilisation de ce verbe grec nous montre que les disciples du Christ, bien que vivants, étaient intrinsèquement morts. Et ce n’est pas un hasard si, à ces disciples anxieux et effrayés, Jésus dit avec force et par trois fois : « La paix soit avec vous ! ». Cela nous prouve que les disciples du Christ devaient être « recréés » par la puissance de l'Esprit de Dieu.

     Quant à nous, le contexte de cet évangile nous invite à ne pas pas penser la résurrection du Christ et la nôtre, comme quelque chose qui se produit nécessairement après la mort physique. La résurrection doit déjà devenir quelque chose de réel dans notre vie : elle doit nous permettre de traverser une mort qui se manifeste, entre autres, par la peur, l’enfermement, l’isolement de ce monde (« les disciples étaient verrouillés par crainte des Juifs »).

Nous ne pouvons pas penser à la Résurrection comme à quelque chose qui peut nous arriver une seule fois. Nous sommes appelés à la désirer et à la chercher chaque fois que nous tombons à cause de nos péchés, que nous tombons dans le désespoir et l’inertie intérieure.

De plus, la Résurrection du Christ ne peut pas rester une affaire individuelle, pour mon propre « rétablissement ». Jésus dit clairement à ses disciples : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. ». Alors nous pouvons constater qu’être ressuscité c'est toujours aller vers autrui. Mais avec quoi, pourrait-on me dire ? Avec le don du pardon, dans la puissance du Saint-Esprit. Ce don incomparable, que Dieu offre d’abord à ses disciples, fait partie d’un chemin vers la résurrection, la mienne et celle de mon prochain. Parce que le pardon libère deux cœurs, celui qui l’offre et celui qui l’accueille. Ce n'est pas facile de pardonner à quelqu’un ou à soi-même. C’est toujours l’action de l’Esprit Saint, l’esprit d’amour, qui en même temps se penche sur nos propres impuissances et nous donne la force d’agir au-delà d’elles.

    Donc, en une phrase, nous pourrions dire que la Résurrection est toujours le chemin vers une réalité nouvelle et vers la plénitude de la vie.

Si donc, vous êtes d’accord avec Jésus (pas forcement avec l’auteur de cette réflexion – sourire), si vous acceptez le chemin que vous propose le Christ ressuscité, alors vous êtes sûrement dans le « circuit » vital de la résurrection.

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

P.S. Vous ne recevrez pas ma réflexion pendant deux dimanches parce que du 25 avril au 6 mai je serai (si mon PCR n’est pas positif) en Terre Sainte. Par contre vous pouvez prier pour notre groupe et pour que votre frère Bogdan revienne toujours catholique (pas juif ou musulman) – sourire. Et dernière chose, disons côté pratique. Cela ne vaut pas la peine de m’appeler pour me dire : « Est-ce que vous êtes bien arrivé en Israël » ? Si notre avion tombe je serai le 26 avril… certainement dans le journal du matin – sourire différent.