Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 71. Lc 3, 1-6, II Dimanche de l'Avent, C, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

    Le temps presse et celui d’un curé, j’ai l’impression, encore davantage – sourire. Donc, c’est déjà mercredi et je commence, après avoir lu et médité, à écrire ma réflexion à partir des textes bibliques du Dimanche qui vient. J’ai déjà une idée, un « fil rouge » venu de ma méditation. Et puis zut - pour ne pas dire autre chose - tout est presque « tombé à l’eau » ! Pourquoi ? Parce que j’ai ouvert un journal (je ne dirai pas lequel, parce que pour les curés c’est interdit de faire de la publicité - sourire) où j’ai découvert que la Commission européenne « recommande de ne plus faire référence à Noël pour ne pas heurter les non-chrétiens ». Nous allons revenir à ce propos, soyez patients – sourire.

Donc le temps presse et je me permets, puisque j’ai encore la liberté de le faire, d’ouvrir la Bible, et de vous écrire « quelques phrases » sur la Parole de Dieu et même de les publier via internet – sourire pas vraiment joyeux.

    La semaine dernière, en lisant l’évangile de Saint Luc, nous étions avec le Christ qui, juste avant sa Passion, invitait ses disciples à veiller. Et j’ai dit, entre autres, que ce que déterminait notre rencontre avec Jésus, c’était le désir de Le rencontrer. Aujourd’hui, au début de cet évangile, nous sommes avec Jean, le fils de Zacharie (nous disons habituellement Jean-Baptiste). Ce dernier, ayant reçu une révélation de Dieu, parcourt toute la région du Jourdain « en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». En présentant cette action de Jean-Baptiste, l’auteur de notre évangile la relie à la prophétie du livre d’Isaïe de l’Ancien Testament. Il est intéressant de se rappeler que cette citation du livre d’Isaïe a été rédigée environ au sixième siècle avant Jésus-Christ, quand les Israélites ont été déportés à Babylone. Entourés par le monde et les dieux païens, traités comme des esclaves, ceux-ci reçoivent la promesse de Dieu de leur libération et de leur retour à Jérusalem. Le prophète Isaïe ne cesse d’encourager ses compatriotes à rester fidèle à leur Dieu, qui autrefois a libéré leurs ancêtres de l’esclavage d’Égypte ; Dieu effectivement va intervenir. Cette prophétie s’est réalisée quand le roi Cyrus a vaincu l’armée de Babylone. Et quand Jean, à son tour, invite ses compatriotes à « préparer le chemin du Seigneur » et à « rendre droits ses sentiers », il les appelle à une transformation intérieure. Ce n’est pas par hasard que Luc, pour exprimer « la conversion », utilise le terme grec « metanoia » qui désigne un changement intérieur, et non le mot « epistrefo », qui suggère plutôt un changement de comportement, un changement de direction.

    Dieu a toujours agi en faveur de son Peuple. Et c’est la même chose en ce qui nous concerne. Cependant cette conversion, ce changement radical de notre for intérieur, là où se trouve le centre de notre vie, de nos pensées et de nos décisions, ne peut pas se réaliser sans notre engagement. C’est la raison pour laquelle pour nous préparer à Noël, pendant cette période de l’Avent, l’Église nous propose de partager plus encore notre temps avec Dieu (la prière, le silence, les retraites spirituelles) et autrui (par exemple la participation à une action caritative). En citant le prophète Isaïe et Jean-Baptiste, Saint Luc nous dit : « un chemin s’ouvre encore devant toi, mais personne ne peut te pousser à le prendre ou le reprendre ». Il faut que tu saches aussi que rien ni personne, même la décision de la Commission européenne, ne pourra te détourner de ce chemin, s'il est vraiment pour toi un chemin d’amour et de bien.

     Pour revenir à cette recommandation de la Commission européenne qui ne veut pas « heurter les non-chrétiens », je voudrais proposer, en tant que simple citoyen européen, avec mes petites compétences, quelque chose à ce sujet. Mais, j’ai vraiment du mal à trouver le mot qui ne heurtera personne. Je peux proposer que « Noël » soit remplacé par « la fête du bon repas familial » ; mais là je risque de blesser les gens qui n’ont pas des familles ou qui doivent suivre un régime. Autre possibilité. A Noël nous mangeons beaucoup de chocolat – sourire. Donc ce pourrait être « la fête du chocolat ». Mais alors, les non-mangeurs de chocolat ou les personnes qui y sont allergiques se sentiraient vraiment offensés et exclus. Mince ! J’ai vraiment du mal à être un bon Européen, politiquement correct.

Donc, je reste avec mes bonnes vieilles traditions et, pour tout dire, je ne me prépare pas seulement à Noël, mais plutôt à la Nativité de mon Seigneur et mon Frère Jésus le Christ. Cela aggrave mon cas. J’en suis bien conscient. Néanmoins si dans ma geôle le chauffage marche bien, ça ira, ça ira ……

Bon Dimanche
Votre frère, Bogdan