Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 66. Mc 12, 28b-34, XXXI Dimanche du temps ordinaire, B, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

     Dimanche dernier nous avons accompagné Jésus, qui en sortant de Jéricho avec ses disciples, a guéri un homme aveugle nommé Bartimée. Cette scène est située dans l’évangile selon Saint Marc juste avant l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem. Dès lors nous ne trouvons plus d’acte de guérison de la part de Jésus qui, à présent, se trouve avec les Douze à Jérusalem. Néanmoins nous pouvons constater que le Christ enseigne au Temple où Il discute souvent avec les représentants officiels du judaïsme de son époque : Grands Prêtres, Scribes, Pharisiens, Hérodiens et Sadducéens. Ces polémiques sont certainement d’autant plus douloureuses pour Lui qu’Il est rejeté par ses compatriotes.
     Notre évangile d’aujourd’hui est la suite d’une grande « discussion- piège » entre des Sadducéens et le Christ concernant la résurrection des morts. Cette discussion avait attiré l’attention d’un scribe. Celui-ci avait entendu les propos de Jésus et des Sadducéens qui voulaient Le discréditer. Mais ce scribe, contrairement à ces derniers interlocuteurs, était de bonne foi et son intention n’était pas malveillante (au contraire de Mt 22, 35 et Lc 10, 25). Et cela est tellement « inhabituel » de la part d’un représentant de l’élite du peuple Israël, que dans les trois évangiles synoptiques (Mt, Mc, Lc), c’est le seul texte où le Christ félicite un scribe*.     

     Peut-être quelqu'un pourrait me dire ces mots : « Merci Bogdan pour vos explications, mais en quoi cela touche notre vie quotidienne ? Cette histoire est vraiment loin de nous et en plus nous ne sommes même pas Juifs ! » (sourire). Je vous comprends bien et je me précipite pour vous convaincre que cet évangile et l’attitude de ce scribe nous montrent quelque chose d’important (sourire). En effet, si nous réfléchissons un peu aux raisons pour lesquelles nous n’arrivons pas à nous entendre les uns avec les autres, dans nos familles, dans notre église, etc (je ne dis pas au cours d’un débat politique – sourire), c’est que, peut-être, il nous manque deux choses qui caractérisaient le comportement de ce scribe.
     Premièrement, celui-ci, avant de s’avancer vers le Christ, L’écoutait attentivement quand Il discutait avec les Sadducéens. Deuxièmement, ce scribe s’est approché au Christ avec une bonne foi et avec une intention précise. Cela nous prouve que c’était quelqu’un qui voulait avancer personnellement dans sa foi, dans ses connaissances, et sa question n’était pas quelque chose de théorique. Il était capable d’écouter, d’accueillir un autre point vue. Et même j’ose dire qu’il ne souhaitait pas seulement être d’accord avec Jésus, mais qu’il voulait intégrer une partie de Son cheminement. Le scribe n’était pas formellement considéré comme un des disciples du Christ, et cependant là, il était le disciple du Christ ; à tel point que Jésus lui dit qu’il « n’est pas loin du Royaume de Dieu ».   

      Une dernière chose. Jésus s’approche inévitablement de sa Passion. Plutôt incompris par ses disciples, rejeté par les autorités religieuses et civiles, Il rencontre sur son chemin quelqu’un près de qui Il peut trouver, pourrait-on dire, un petit allègement pour son cœur souffrant. Autrement dit, Il se sent entendu et accueilli. Cette écoute, cet accueil sont si importants pour chacun de nous lorsque, d’une façon ou d’une autre dans notre propre famille, dans notre entourage nous sommes mal compris, rejetés et même j’ose dire « condamnés à mort » …

Bon Dimanche à tous,

Votre Frère, Bogdan

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* voir la référence de TOB -Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.