Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

64. Mc 10, 35-45, XXIX Dimanche du temps ordinaire, B, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

     Notre évangile d’aujourd’hui est la suite d’un passage où Jésus annonce pour la troisième fois à ses disciples son départ (cf Mc 10, 32 – 34). Vous souvenez-vous des deux premières annonces du Christ concernant sa Passion, sa Mort et sa Résurrection ? La première communication a tellement bouleversé Pierre qu’il a même essayé de « corriger » le Christ. Mais ce dernier l’a rabroué très fermement en disant : « Va en arrière de moi, Satan ! » (Mc 8, 33). Après la deuxième annonce de la Passion et de la Résurrection, les disciples ont discuté entre eux pour démêler « qui était le plus grand » parmi eux. Et maintenant, suite à la troisième annonce, deux parmi eux se sont dit peut-être : « maintenant ou jamais » (sourire). Donc Jacques et Jean, les fils de Zébédée, tentent leur chance et demandent à Jésus de siéger, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, dans sa gloire ». Eux aussi, ils savent que leur Maître a pris une décision ferme pour continuer sa mission et aller à Jérusalem. Comme les compagnons de route du Christ, ces deux disciples, les plus proches Lui, se sentent perdus et veulent à tout prix rester avec Jésus. Mais leur demande ce n’est pas n’importe quelle demande. Ces deux places, à « la droite et à la gauche » du Christ, « ne sont pas seulement les places d’honneur ; elles signifient une étroite association à l’autorité de celui qui règne (voir Mt 19, 28 n.) »*. Leur demande n’a pas plu, évidemment, aux autres disciples.
     Jésus, de son côté, fait prendre conscience à Jacques et Jean qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent. La « coupe », dans l’Ancien Testament, c’est le signe de la souffrance (cf Ps 75, 9; Is 51, 17-22; Jr 25, 15.27-31; Ez 23, 31-34). Le « baptême » c’est l’indice de la souffrance extrême dans laquelle le Christ sera plongé. Brièvement, la coupe et le baptême ce sont les signes de la Passion et de la Mort de Jésus, qui approchent inévitablement. Cependant Jacques et Jean L’assurent qu’ils sont prêts à boire la coupe qui Lui est destinée et à être baptisés, plongés, dans le même baptême. Autrement dit, ils L’assurent qu’ils sont prêts (comme Pierre ; voir Mc 14, 29) à Le suivre jusqu’au bout et à partager son sort. Ce qui s’est d’ailleurs passé, mais seulement après la Résurrection de leur Maître.
Poursuivant notre texte, nous découvrons que les dix autres disciples, qui avaient entendu cette demande, « se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean ». La réaction violente des autres disciples semble dévoiler qu’ils avaient eux aussi la même aspiration, mais non exprimée. Quoi qu’il en soit, cette demande est une occasion de plus pour Jésus de montrer à ses disciples comment conserver une relation fraternelle entre eux.
     Les serviteurs et les esclaves, ce sont des personnes qui ne détiennent aucun pouvoir dans leurs mains et qui dépendent de leurs maîtres. Et s'ils peuvent avoir un mérite, c'est précisément celui d’accomplir parfaitement la volonté de ces derniers. Et si Jésus n’arrête pas de former ses disciples avant son départ, c’est pour leur montrer qu’il n’y a pas d’autre façon de vivre en communauté et de témoigner de Lui, que se donner les uns aux autres.

     Pour nous les chrétiens, ce n’est pas une idée. C’est quelque chose de réel. Mais pour que cela marche dans la vie de chacun de nous, il faut croire, il faut être convaincu dans son cœur, que le chemin tracé par Jésus de Nazareth compte beaucoup pour moi et me fait vivre. Plus ma vie est influencée par la manière de vivre de ceux qui s’appuient sur leur pouvoir et sur leur domination, plus je risque d’être le serviteur et l’esclave de ce monde. En revanche, plus je dépends du Chemin du Christ et de son Évangile, plus je suis libre parce que je n’ai rien à perdre aux yeux de ce monde.
     Et si à la fin de notre évangile nous lisons que le Christ a « donné sa vie en rançon pour la multitude », cela ne signifie pas qu’il y a « un prix à payer ». Jésus-Christ s’est donné librement pour nous montrer son chemin de la délivrance : délivrance de toutes les choses qui dominent notre vie d’enfant de Dieu et qui, en conséquence, peuvent me pousser à dominer mon prochain.

 « Dans ton amour, Seigneur, écoute ma voix : selon tes décisions fais-moi vivre ! » {Ps 119 (118), 149}.

*******

*Voir la référence Mt 20, 21 n selon TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.