Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 59. Mc 7, 31 - 37, XXIII Dimanche du temps ordinaire, B, Réflexion 2021

 

Sœurs et Frères

        Dimanche dernier nous étions avec Jésus et ses disciples en territoire juif. Ce Dimanche, nous sommes arrivés avec Lui en terre païenne. Et encore une fois, nous assistons au miracle, si impressionnant que des gens ont dit à l'unisson : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets ».
Avant d’avancer notre réflexion, j’aimerais préciser quelques détails concernant la guérison de cet homme. Tout d’abord ce sourd avait des difficultés à parler (on pourrait dire aussi sourd-bègue). Donc s’il pouvait parler un peu, cela signifie qu’il n’était pas sourd depuis sa naissance, sinon il n’aurait pu apprendre à parler.
       Deuxièmement, cela pourrait nous surprendre que Jésus ait guéri ce pauvre, en lui touchant la langue avec sa salive (je suis presque sûr que le ministre français des Solidarités et de la Santé aurait donné à Jésus 20 sur 20 pour sa belle action et 0 sur 20 pour non-respect des règles d'hygiène de base - sourire). Mais il faut que nous sachions que la salive, pour les Grecs et pour les Juifs de l’époque, avait des propriétés curatives.
       De plus, en revenant à la première lecture du livre du prophète Isaïe, nous pourrions dire que, par les gestes du Christ2_se réalisent les promesses données aux Israélites déjà dans l’Ancien Testament. C’est vrai, mais ce n’est pas tout ! Il est évident que cet homme, une fois guéri de son infirmité, pouvait mener sa vie comme les autres. Mais en tant que juif, ce qui était important, c’était la possibilité d’écouter la Parole de Dieu et de parler de ses bienfaits ainsi que d’aller au Temple ou à la Synagogue.
      Et ce n’est pas un hasard si depuis les premiers siècles du Christianisme, des personnes adultes qui se préparent au baptême (les catéchumènes), passent à la fin de leur cheminement vers ce sacrement, par le rite de « l’Effétah » accompagné par notre évangile d’aujourd’hui. Pendant ce rite, le prêtre touche avec son pouce les oreilles puis les lèvres du catéchumène, en disant : « Effétah : ouvre-toi, afin que tu proclames la foi que tu as entendue pour la louange et la gloire de Dieu ». Tout cela pour ouvrir ses oreilles à la Parole de Dieu et délier sa langue afin qu’il puisse témoigner de sa foi en Jésus-Christ.


D’ailleurs, chaque matin quand je commence ma journée par la prière de laudes (qui n’est pas destinée seulement aux prêtres et aux diacres), en traçant le signe de la croix sur mes lèvres, je dis ces mots : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange » [cf Ps 50 (51), 17]. Cela fait lien avec notre évangile parce que Dieu seul peut nous rendre capables de parler de Lui comme d’ un Dieu vivant.
       Nous les chrétiens, nous devons à chaque réveil, nous rendre compte que seul le Christ peut ouvrir notre bouche pour que nous puissions dire les bienfaits qu’Il fait pour nous et qu’Il veut faire pour tous.
       Je pourrais dire que le chemin de la foi en chacun de nous passe aussi à travers ces moments où nous nous rendons compte que les oreilles de nos cœurs sont fermées aux paroles de Jésus. Et que, lorsque nous commençons à parler de Jésus dans notre vie, cela nous vient avec beaucoup de difficulté. Il nous arrive alors parfois d’être nous aussi sourds et bègues. Saint Paul Apôtre était bien conscient de cela quand il disait aux Corinthiens : « Nul ne peut dire Jésus est Seigneur, si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Co 12,3).

      Je pense que c’est un bel évangile pour nous tous. Qui, au début de cette nouvelle année scolaire veut aller avec moi dans la classe des disciples du Christ, dans l’école de sa Bonne Nouvelle ? - sourire.