Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

53. Mc 5, 21-43, XII Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

     Avant de commencer à lire ma réflexion, je vous propose de vous arrêter un instant et de vous souvenir d’une ou deux situations de votre vie où vous vous sentiez totalement impuissants face à la réalité ; des situations qui vous submergeaient complètement et qui, peut-être, vous dépassent complètement aujourd’hui. Cela vous permettra de mieux profiter de ce récit selon Saint Marc que nous avons ensemble à méditer. D’ailleurs, cette attitude pourrait, plus généralement, nous aider à vivre la Parole de Dieu qui n’était pas adressée seulement à la génération de l’époque du Christ, mais à nous aussi aujourd’hui. En effet, les générations changent, le contexte historique et social change aussi, mais la vie d’un être humain, par essence, ne change pas – elle doit faire face à des situations très compliquées et quelques fois très douloureuses.
Cette petite parenthèse nous permet de voir le Christ faire des miracles, mais de voir aussi et surtout des personnes qui se trouvent dans des situations dramatiques, et pas seulement dans notre évangile d’aujourd’hui.

     Ainsi ce dimanche nous est donné l'Évangile où Jésus ressuscite une jeune fille (le mot « lève-toi ! » est une traduction du mot grec « egeiro » qui désigne la résurrection) et guérit une femme qui « avait des pertes de sang depuis douze ans » et avait beaucoup souffert.
Nous avons là deux personnes. Une dans la souffrance permanente depuis douze ans à cause d’une maladie incurable. L’autre, très jeune, qui est en train de mourir et qui est morte finalement. Leurs proches souffrent évidement aussi. Mais tout va changer dans la vie d’un chef de synagogue, nommé Jaïre, et dans celle de cette femme qui a souffert pendant douze ans, car tous les deux sont venus à Jésus. Ils sont allés au Christ, parce qu’Il est devenu pour eux leur seul espoir.
    Mais le Christ fait quelque chose de plus que la guérison d’une femme et que faire revivre la jeune fille. Nous devons savoir qu’à cette époque, cette femme, à cause de sa maladie, ne pouvait pas aller au temple et tout ce qu’elle touchait devenait automatiquement impur. D’autre part, quelqu’un qui touchait une personne morte devenait également impur. Tout cela était dangereux pour Jésus.
Qu’est-ce qu’a fait Jésus à travers ses actes ? Jésus a fait sortir aussi bien Jaïre que cette femme d’une situation désespérée. Il les a libérés non seulement de la mort, mais aussi de l’état d’isolement physique, émotionnel et social. Ils éprouvent tous deux leur propre résurrection à différents niveaux. Ils rencontrent Dieu qui, par son Fils Unique, encore une fois dans l’histoire du Salut, se manifeste comme Dieu de la vie.

     En parlant de cet évangile, nous ne pouvons pas oublier celui de dimanche dernier – la tempête apaisée sur le lac de Tibériade. Quelle est le lien entre les deux ?
Premièrement, par ses actes le Christ, encore une fois, dévoile son identité à ses disciples et à ses compatriotes qui attendent un Messie. Qui est le Christ, c’est la grande question dans la première partie de l’Évangile selon Saint Marc.
Deuxièmement, Jésus insiste sur la foi, autrement dit sur l’adhérence à son message. Ce n’était pas le cas des Apôtres de dimanche dernier : « Pourquoi êtes-vous aussi couards ? Comment ! Vous n’avez pas d’adhérence ? »* (Mc 4, 40). Contrairement aux Apôtres ce fut le cas de cette femme souffrante depuis douze ans - « Ma fille, ta foi t’a sauvée ». Ce fut aussi le cas de ce chef de synagogue qui, malgré l’annonce de la mort de sa fille, a confiance en Christ et le suit.

    Dans ce récit nous voyons encore une fois que le Christ nous accueille tous : une femme simple aussi bien qu’un homme éminent de la communauté, comme ce chef de synagogue locale. La vie prouve toujours que la souffrance ne fait pas de différences selon le statut social. Quelqu’un pourrait se poser la question : « où commence le chemin de la guérison ? » Là où nous décidons à entrer au contact avec le Christ – le Maître de la vie. Au début de toute guérison, il y a le contact avec un « autre », par exemple un médecin, une psychothérapeute, une personne de confiance.
    Le Christ nous prouve que si quelqu'un s’abandonne à Dieu sans a priori, il trouvera toujours le chemin de sa propre « guérison ».

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*https://nachouraqui.tripod.com/id58.htm