Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 45. Jn 15,1-8, V Dimanche de Pâques, B, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

      Dans notre contexte actuel le Gouvernement nous demande toujours de porter des masques, respecter des gestes barrières et de suivre les nouvelles indications concernant la situation sanitaire dans notre pays. Tout pour notre propre bien. Nous sommes tous conscients que chaque jour, il y a un combat non pas pour notre confort mais pour sauver notre vie. Nous pourrions dire que chaque fois que l’État annonce de nouvelles mesures sanitaires, il nous demande de les prendre sérieusement et d’y « demeurer » fidèles. Nous respectons les mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire parce que nous croyons que cela va, enfin, apporter des fruits : des déplacement libres, des repas au restaurant, des mariages célébrés avec tous nos proches, etc. Alors, peut-être quelqu'un me dira : « où il va notre curé ; on en a ras le bol d’entendre parler du Covid-19 et des restrictions sanitaires ». Je partage cet avis – sourire. Mais, mais ……. .

      L’évangile que nous allons entendre ce Dimanche, c’est une belle image bien connue, pour les contemporains du Christ parce que dans l’Ancien Testament la vigne, c’est un symbole d’Israël (Os 10,1-2; Is 5,1-7; Jr 2,21; Ez 15,1-5 ; Ps 80,8). Cependant, ce qui est intéressant, c’est que cet évangile est placé, par son auteur, pendant le dernier repas de Jésus avec ses disciples. On peut dire que le Christ, après le lavement des pieds, dans son discours, fait ses adieux à ses proches. Donc le contexte n’est pas très agréable pour les disciples du Christ ; c’est le dernier repas et leur Maître va les quitter. Malgré son départ qui approche inévitablement, le Christ invite les siens à demeurer en Lui comme Lui-même demeure en son Père. Ce verbe « demeurer » (grec menein) a une signification théologique profonde dans le quatrième évangile. Il désigne non seulement demeurer dans la foi, mais aussi demeurer en communion avec Jésus. Cependant demeurer en Christ, qui veut habiter en nous, ce n’est pas quelque chose de statique, ce n’est pas une inertie (voir la dynamique de la 1-ère lecture). En plus cela suppose une « purification », qui « s’opère essentiellement par la foi à la parole ou à l’enseignement de Jésus qui exposait le dessin de salut de Dieu (Jn 13, 10) »*. Tout pour que nous puissions apporter du fruit.

      Cet évangile n’est pas loin de notre vie. Quand une femme et un homme vont se marier, ils s’attachent l’un à l’autre à la parole « je t’aime » et ils décident de demeurer fidèlement dans cette parole toute leurs vie commune, ce qui suppose aussi « la purification » et l’apport du fruit (les enfants, le regard sur le dynamisme de leur amour, etc.). Il nous arrive de « demeurer » dans des mots d’un philosophe, d’une amie, qui ont changé la façon dont nous nous percevons ainsi que le monde qui nous entoure, et qui ont influencé notre vie.
Néanmoins ce que nous tous, baptisés, nous ne pouvons pas oublier, c’est que notre attachement à Jésus-Christ est supérieur aux autres et que cet attachement nous apporte toujours les bons fruits avec toutes les « vitamines » dont nous avons besoin pour grandir dans l’amour de Dieu et de mon prochain – sourire.

      Quelqu’un pourrait dire : « comment puis-je savoir que je demeure en Dieu ? ». La question n’est certainement pas neuve. Beaucoup de chrétiens se la posaient dans leur propre contexte de vie avant nous. La réponse, nous la trouvons, par exemple, dans la deuxième lecture de ce Dimanche : « Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit ». L’Esprit de Dieu qui ne cesse d’opérer dans notre vie et qui nous apporte toujours le bon fruit pour nous et autrui : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Ga 5, 22 – 23a).

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* Selon la référence de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.