Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 6 au 15 DÉCEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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192. Nb 11, 25-29, XXVI Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2024
Sœurs et Frères
Ce Dimanche, la première lecture – que nous allons méditer - provient du livre des Nombres (le quatrième du Pentateuque) que je n’ai pas encore abordé dans mes humbles réflexions. Me voilà donc « plus qu’obligé » (sourire) de vous informer du contexte général de ce livre. Par tradition, comme les autres livres du Pentateuque, il est attribué à Moïse. En réalité, il a été rédigé beaucoup plus tard, autour des VIIIe-VIe siècle av. J.-C. Il faut savoir aussi que « le livre des Nombres -bemidbar, ‘dans le désert’, en hébreu – [est] ainsi appelé par les traducteurs grecs, à cause des recensements qui font l’objet des premiers chapitres. Il est caractérisé par une structure littéraire complexe. La composition finale du livre, sans doute très tardive, agence un matériel littéraire extrêmement divers et relie des traditions narratives et des textes législatifs »¹. Ce livre n’est pas facile à déchiffrer mais toujours bon à méditer, comme les autres livres de l’Ancien Testament.
Le contenu du texte nous présente le peuple Élu dans le désert du Sinaï, après sa sortie d’Égypte. Ce peuple qui marchera quarante ans, depuis le mont Sinaï jusqu’aux plaines de Moab, vers la Terre Promise.
Examinons à présent le récit d’aujourd’hui. Dans ce passage du livre des Nombres, nous sommes les témoins d’un phénomène surnaturel. Les anciens d’Israël, réunis par Moïse à la Tente de la Rencontre, reçoivent de lui « une part de l’esprit » et « ils se [mettent] à prophétiser ». Or deux, parmi « les soixante-dix anciens » appelés par Dieu, se trouvent hors de la Tente, dans le camp. Néanmoins « l’esprit repose sur » eux, sur Eldad et Médad, et ils prophétisent aussi. Le sens de ce récit n’est pas a priori évident et, pour le saisir, nous devons replacer plus largement le passage au sein du chapitre 11 d’où il est extrait. Ce chapitre témoigne des premières crises de la communauté juive qui se lamente sur son sort et fait appel à Moïse. Celui-ci, en proie au désarroi face à la misère de ses compatriotes (cf. Nb 11,14-15), va intercéder pour eux.
Et Dieu va alors prouver qu’Il a entendu leurs plaintes incessantes, et qu’Il n’a abandonné ni son serviteur Moïse, ni son peuple - qu’il a fait sortir d’Égypte. Il appelle les anciens et met sur eux son esprit pour qu’ils agissent, comme Moïse, en faveur de tous. Et nous voyons la manifestation de ce don, accordé même à Eldad et Médad, qui n’étaient pas avec les autres.
La question est maintenant de savoir ce que ce récit, qui témoigne de l’effusion de l’Esprit au soixante-dix anciens, peut nous apporter aujourd’hui. Premier constat : Dieu n’abandonne pas les siens - Moïse et les Israélites. Deuxièmement : Il est libre de décider à qui et quand Il donnera ses dons. Ce que n’a manifestement pas compris le jeune Josué qui intervient haut et fort auprès de son maître Moïse. Ce dernier, par la réponse qu’il fait à son jeune auxiliaire, proclame qu’il est seulement l’humble destinataire du don de Dieu, non le propriétaire. Il savait bien qu’il avait reçu ce don sans aucun mérite. Je dirais qu’il connaissait sa place - « Moïse était très humble, l’homme le plus humble que la terre ait porté » (Nb 12,3).
La réponse de Moïse à Josué peut nous apprendre encore autre chose. Moïse se réjouit du don de l’Esprit pour les autres, et cela me conduit à une nouveau constat - pas seulement pour les chrétiens qui ont la grâce de recevoir l’Esprit de Dieu le jour de leur baptême. Ce constat le voici : le « don » que nous avons reçu, quel qu’il soit, est à mettre au service des autres et non pas à l’exercice d’un quelconque pouvoir. Et ceci encore : il faut savoir se réjouir quand notre prochain est touché par ce même don, qui nous est gratuitement offert. Cela n’est pas toujours évident dans notre société ; mais peut-être je me trompe ?
Bon Dimanche à vous tous, votre frère Bogdan – sourire
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¹Voir l’introduction au livre des Nombres de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012, p. 231.