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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 26 OCTOBRE au 10 NOVEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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164. Jon 3,1-5.10, III Dimanche du Temps ordinaire, B, Dimanche de la Parole de Dieu, Réflexion 2024
Sœurs et Frères
Aujourd’hui, en ce « Dimanche de la Parole de Dieu » nous avons à méditer en première lecture, un extrait du livre de Jonas. Ce livre est court et ne compte que 4 brefs chapitres, mais il touche à quelque chose d’essentiel pour la vie d’un chrétien, et pas seulement.
Disons tout d’abord qu’il est difficile de dater ce texte avec précision, et de nommer son auteur. Certes, il y a eu le prophète Jonas (cf 2 R 14,25) au VIIIème siècle av. J.-C., mais ce n’est pas lui qui a rédigé « le livre de Jonas ». Ce livre a été écrit quelques siècles plus tard, après l’Exil à Babylone (VIème siècle av. J.-C.). A la lecture, il peut nous paraître assez « spécial ». Il s’agit d’un récit didactique, autrement dit d’une sorte de fable, comportant des évènements et aussi des « leçons ». En effet, nous trouvons ici des faits historiquement prouvés - ainsi Ninive habitée par les Assyriens, ennemis du royaume d’Israël (Royaume du Nord). Mais en même temps, ce livre est évoqué dans le Nouveau Testament, par le Christ lui-même, comme un exemple de conversion vers Dieu. C’est le passage où Jésus dit aux scribes et aux Pharisiens qui réclament un signe, qu’ils ne recevront pas d’autre signe que celui du prophète Jonas (voir Mt 12, 38-41). Il est bon, d’ailleurs, de mentionner que les Juifs lisent le livre de Jonas, en entier, pour la « Fête du Grand Pardon » (Yom Kippour).
Quoi qu’il en soit, ce livre nous transmet un message. Il nous montre que l’amour de Dieu, que sa miséricorde divine, sont offerts à « [qui] se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence » (cf. Jon 3,8). Mais cela, le prophète Jonas ne le comprit pas tout de suite. Il refusa d’écouter Dieu et d’aller chez les païens – les Assyriens, ennemis jurés des Israélites - avec un message d’appel à la conversion. En conséquence, il choisit de s’enfuir sur un navire dont la direction était complètement à l’opposé de Ninive (Jon 1, 3).
Si je vous donne tous ces éléments concernant ce récit fabuleux, c’est pour qu’il n’y ait pas d’erreur au sujet de notre première lecture. Dans la première phrase de notre texte, nous lisons : « La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas ». Or, nous nous situons déjà après la tentative de fuite de Jonas, et après la prière de repentance qu’il prononça, alors qu’il était dans les entrailles du « grand poisson » (chapitre 2).
Il est vrai que la première lecture de ce dimanche, comporte un autre appel à la conversion ; mais la conversion de qui, à vrai dire ? Si nous lisons le texte jusqu’au bout, nous pouvons faire un constat facile. À savoir que les habitants de Ninive ont répondu tout de suite à l’appel qui leur était lancé, de revenir de « leur mauvais chemins ». Alors, Dieu les épargna. Mais Jonas prit très mal la chose : il ne pouvait accepter que le message salutaire de Dieu soit dispensé à tous, sans exception. Et la bonne nouvelle pour Ninive n’entrait pas dans sa logique. Mais, une fois repenti dans son cœur, il put découvrir, pas après pas, la miséricorde de Dieu. Ce qui m’amène encore à ce constat : nous les chrétiens, qui sommes invités à témoigner de l’amour de Dieu, nous sommes les premiers appelés à découvrir où nous en sommes, dans notre vie, avec cet amour qui se penche sur notre misère. Et c’est ainsi que notre témoignage devient plus fort et plus accueillant.
Et je pense que c’est aussi le chemin de ceux qui ne sont pas chrétiens, mais qui sont aussi appelés à vivre de vraies valeurs humaines, dans ce monde qui change mais qui, finalement, passe. Les valeurs qu’ils attendent chez les autres et qu’ils sont les premiers à vivre.
Bon Dimanche à chacune et chacun de vous,
votre frère Bogdan
P.S. Chers lecteur, je pars en Pologne pour « un petit congé », parce que la neige et le froid du nord de mon pays me manquent tellement – clin d’œil. Vous ne recevrez pas ma réflexion les deux prochains week-ends. Mais ainsi, vous aurez largement le temps de lire et de méditer le livre de Jonas. Et vous allez le faire, n’est-ce pas ? - sourire.