Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 30 SEPTEMBRE au 8 OCTOBRE 2023

(Historique de l'agenda)

 136. Jn 3,16-18, Solennité de la Sainte Trinité, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

   Cette fois-ci je commence ma réflexion par une légende de la période médiévale, relative à la vie de saint Augustin (354 – 430), ce grand saint du christianisme, docteur de l’Église catholique. Selon cette légende, alors qu’il méditait sur le mystère de la Trinité, il aurait rencontré sur une plage un jeune garçon (un ange, l’Enfant Jésus ?) qui s’efforçait, à l’aide d’un coquillage, de faire entrer toute la mer dans un petit trou creusé dans le sable. Comme l’homme s’étonnait, l’enfant lui aurait répondu : « Cela me serait plus facile qu’à toi d’épuiser avec la seule raison humaine les profondeurs du mystère de la Trinité’ ». Ça, c’est une fiction. Néanmoins ce qui est vrai, c’est que saint Augustin a consacré de nombreuses années pour accomplir son grand ouvrage (quinze livres), intitulé « La Trinité » (en latin, « De Trinitate ») dont la rédaction s'étend de 399 à 419¹. Tous cela pour vous dire, mes chers lecteurs, que ce dimanche, nous sommes au rendez-vous d’un dogme de notre foi, d’un dogme qui nous dépasse – sourire. En effet, parler du mystère d’un Seul Dieu, mais en Trois Personnes égales en dignité, ce n’est pas évident surtout pour le curé « ordinaire » que je suis (contrairement à saint Augustin) – sourire. Pourtant, même si nos capacités intellectuelles sont insuffisantes pour pénétrer ce mystère, nous pouvons l’approcher avec notre foi - ce qui n’exclut pas évidemment l’engagement de notre esprit et de notre raison.

   Nous pouvons parcourir toute la Bible, nous ne trouverons pas le mot « Trinité ». Mais nous trouverons des passages qui révèlent que ces trois Personnes sont unies, et qu’ainsi unies, elles agissent pour notre plus grand profit. Dans l’évangile selon saint Jean, le Christ dit aux autorités Juives : « Le Père et moi, nous sommes UN » (Jn 10,30). Et dans le texte du VIIème Dimanche de Pâques - lu récemment - nous trouvons la preuve de cette unité entre le Père et Fils « avant que le monde existe ». Dans ce texte, dans la « prière sacerdotale » à l’intention des siens, le Christ dit à son Père : « Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi » (cf. Jn 17, 1b-11a). Quant à l’évangile de dimanche dernier, dimanche de la Pentecôte, il nous montre le Christ donnant à ses disciples l’Esprit Saint – ce lien remarquable avec son Père - qu’Il leur avait promis avant son départ (voir Jn 14, 15-18). Et si nous nous souvenons de l’évangile de l’Ascension du Seigneur, nous constatons que le dernier commandement reçu par les apôtres est celui-ci : « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (voir Mt 28, 16-20). Évidement cet envoi en mission n’est pas un hasard, car c’est seulement en entrant en unité avec cette « Communauté » de trois Personnes, que les disciples du Christ pourront avoir la plénitude de l’amour de Dieu, et pourront ainsi accomplir leur mission.

    Revenons à la Parole de Dieu de ce dimanche. L’évangile nous rappelle que Dieu a donné son Fils unique pour que chacun de nous soit sauvé et obtienne la vie éternelle (voir Jn 3,16-18). Et au chapitre 17, le texte de Jean nous fait entendre ces Paroles de Jésus à son Père : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3). La note de la TOB pour ce verset nous dit que « la vie éternelle se réalise dans la connaissance immédiate (qui implique l’amour mutuel) du Père, laquelle ne peut être obtenue que par la connaissance du Christ en qui s’opère la manifestation suprême du Dieu unique (Jn 4,14.36; 6,27; 12,25; 1 Jn 3,1-2; 5,13.20) »².


   Et si, à présent, nous « quittons » ces éclaircissements bibliques pour « reposer nos pieds sur terre », nous pourrons nous accorder sur le point suivant : pour s’aimer dans une famille, il faut se connaître, il faut que chacun des membres soit en relation mutuelle avec tous ; une relation toujours inspirée par l’Esprit d’amour. Il faut être tourné vers quelqu’un pour être uni à lui. On pourrait dire que la nature, « l’identité » même de la Trinité, c’est l’amour mutuel. Dans nos familles, notre Église, notre communauté paroissiale, ce qui nous définit ce n’est pas le nom que nous portons (nom de famille, nom de la paroisse) mais c’est l’amour qui anime notre vie et renforce chaque jour les liens entre nous. On peut ne pas connaître le nom d’une famille, on peut avoir du mal à trouver un seul mot pour la décrire, mais on « sent » immédiatement si l’amour anime la vie de ses membres. Parce que la nature d’une réalité donnée n’est pas révélée par les mots qui la déterminent, elle l’est par son essence même, sa substance. Ce n’est pas un hasard si, encore une fois chez Jean, nous trouvons ces mots du Christ : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,35).

     Je termine ma réflexion par la dernière phrase de la deuxième lecture, qui clôture la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens - « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous » (2 Co 13,13). Une note de la TOB nous informe que « cette formule, la plus nettement trinitaire de tout le Nouveau Testament, est peut-être d’origine liturgique »³. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs que, par ces Trois Personnes, nous avons à notre disposition chaque jour : la grâce, l’amour et la communion - sourire.

Bon Dimanche en communion avec ces Trois Personnes – sourire,
Votre frère, Bogdan

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¹http://peresdeleglise.free.fr/Augustin/faq.htm
²selon la note de la TOB pour Jn 17,3 – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
³selon la note de la TOB pour 2 Co 13,13 – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.