Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 134. Jn 17, 1b-11a, VII Dimanche de Pâques, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !

     Encore une fois nous sommes à la Cène – le dernier repas du Christ avec les siens. Nous sommes au chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean, précisément à la fin du long discours d’adieu de Jésus à ses disciples. Dans ce dernier chapitre, avant l’arrestation de Jésus, nous nous penchons sur sa prière que nous appelons aussi « prière sacerdotale de Jésus ». A la première lecture, nous constatons que cette prière de Jésus, présentée par Jean, est à la fois intense, forte, mais peut-être trop énigmatique pour nous aujourd’hui. Et peut-être même - pas pour votre curé mais pour ses lecteurs - un peu trop « théologique » – sourire.

      Et pourtant, ce qui nous fait réfléchir et avancer dans la vie, ce n’est pas forcément ce qui est évident et accessible d’emblée ; n’ai-je pas raison ? - sourire.
Donc, allons ensemble à la rencontre de cette prière de Jésus pour le siens, parce qu’un message nous y attend. Je ne vous commenterai pas l’intégralité du texte dont le contenu est extrêmement riche de significations. Mais il y a une chose que je voudrais aborder. Je veux parler de la glorification du Père par son Fils et du Fils par son Père, ainsi que de la glorification du Christ en ses disciples (voir Jn 17,1.4.5.10).

     Dans sa prière, le Christ, qui veut glorifier son Père jusqu’au bout, demande d’être glorifié par Lui. De plus, il nous dit qu’Il est déjà glorifié en ses disciples. De quoi nous parle-t-Il vraiment ?
Souvent pour nous approcher de la signification d’un récit biblique, je me sers d’éclairages apportés par les notes explicatives de la TOB. Aujourd’hui je fais de même. D’abord au sujet du verset 17,2, au début du texte, nous lisons ceci : « La glorification de Jésus implique le pouvoir d’associer à sa condition nouvelle tous les hommes. La vie éternelle ne peut être obtenue par des efforts humains, elle ne peut être reçue que comme un don gratuit de Dieu (3,35 ; 5,19-30 ; 13,3 ; 6,42-44) »¹. Et pour le verset 17,10, nous trouvons : « Dans la mesure où les biens spirituels apportés par Jésus manifestent la réalité de sa communion avec le Père : la gloire véritable est la manifestation non de la puissance mais de la communauté d’amour du Père et du Fils, à laquelle les disciples ont part et dont ils témoignent »².


Ainsi, d’après cette note, le mot « glorifier » qui nous est peu familier, peut être remplacé à la fois par les deux mots : « manifester et louer ». Parce que dans sa prière, le Christ, tout à la fois loue son Père et nous dévoile la chose la plus importante de sa vie. Il s’agit du lien intime avec son Père, la source de sa vie et de tous ses actes. Et c’est dans ce lien, dans cette « communauté d’amour » que les disciples pourront trouver « la vie éternelle », c’est-à-dire la vraie connaissance de Dieu. Et tous les disciples du Christ, ceux de chaque époque, pourront vivre cette vie de Dieu comme un don immérité et gratuit.
     Donc, nous pouvons constater qu’il ne s’agit pas d’une gloire à la façon de ce monde (la gloire d’être une vedette, d’être toujours reconnu, la gloire qui s’associe souvent au pouvoir et à l’influence) gloire qui est d’ailleurs éphémère, corruptrice et quelquefois même destructrice. Il s’agit de faire une confiance totale au Père et de se laisser guider par Lui, comme le Christ qui a donné à son Père un accès total à son cœur, à son esprit et à ses actes. Chaque chrétien a pour but, dans sa vie, de glorifier Dieu, c’est-à-dire de manifester, par ses paroles et ses actes, la vie incorruptible qui lui vient de Dieu. Et c’est la raison pour la quelle nous attendons la Pentecôte, le don de l’Esprit, pour avoir aussi la force de vivre cette Vie, en nous, au quotidien.

     Et je termine ma réflexion par une remarque concernant la prière. Parfois on me dit ceci : « Mon père, je suis tellement occupé(e) et fatigué(e) que je n’ai pas le temps et que j’oublie de prier ». Dans ce contexte il serait plus honnête et plus utile de se poser les questions suivantes : « Est-ce que j’ai vraiment un lien d’amour avec Dieu ? Est-ce que ce lien nourrit ma vie et qu’est-ce que je fais pour faire mûrir ce lien, comme Jésus le faisait (cf. Mc 1, 35 ; Lc 6, 12 ; 22,39-46) ? Est-ce que j’ai confiance en Dieu qui est avec moi ? Est-ce que Dieu est le bonheur et la joie de ma vie ? »

     Jésus a dû répondre à « ces questions » et sa réponse est tellement claire et tellement forte que nous pouvons en profiter à chaque l’instant, en ayant l’accès direct, gratuit et ininterrompu à l’Amour de son Père et notre Père. Amen !

Bon Dimanche de Pâques – sourire,
Votre frère, Bogdan

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¹•²• selon les notes de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.