Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

132. Jn 14, 1-12, V Dimanche de Pâques, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !

    Nous sommes encore aujourd’hui dans le récit de saint Jean qui nous révèle, pas après pas, qui est Jésus. Pour moi, ce texte a la particularité d’être souvent choisi - pour ses premiers versets (Jn 14,1-6) - par les familles, lors des obsèques de leurs proches. Et ce n’est pas un hasard, évidemment. Mais, par parenthèse, rassurez-vous ; je ne veux pas parler d’obsèques vous concernant, parce que mon souhait est de fêter les cent ans de chacun de mes lecteurs ! Et je ne veux pas non plus parler des miennes parce que je suis encore jeune et que nous manquons terriblement de curés – sourire.

   Cependant, il y a bien une raison à ce choix des familles de défunts qui proposent cet évangile. Nous sommes avec le Christ et ses disciples réunis pour leur dernier repas. Et c’est au cours de ce repas que Jésus va leur dire adieu. Pour bien situer le contexte « spirituel » de notre évangile, j’ai recours à l’éclairage de la TOB qui annote le premier verset (Jn 14,1) ; assurément je n’aurais pas fait mieux moi-même - et un peu de modestie ne me fera pas de mal - sourire. Nous lisons donc dans cette note que « le départ de Jésus et la perspective de rester livrés à eux-mêmes au sein d’un monde hostile font naître dans l’esprit des disciples une profonde angoisse qui risque de les submerger (Jn 14,27 ; 16,6.20). Jésus s’emploie à les réconforter en leur montrant que son départ déterminera une communion plus intime avec lui et avec le Père, tandis que l’Esprit assurera leur protection. — Autres traductions possibles : ‘Croyez en Dieu, croyez aussi en moi’ et ‘Vous croyez en Dieu et vous croyez en moi’. La foi, qui est confiance fondée sur Dieu qui se révèle en assurant son aide, doit nécessairement surmonter l’angoisse. Désormais elle sera aussi et d’abord foi en Jésus, le Fils incarné en qui s’opère la révélation ultime (voir 5,38 ; 8,46-47)*. »

    En lisant notre évangile et cet éclairage du premier verset, nous pouvons constater qu’au moment de son départ, le Christ parle aux disciples de la vie. Il répond à Thomas qui est visiblement troublé : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Autrement dit, Jésus rassure ses apôtres ; en Lui, et à travers TOUT ce qu’ils ont reçu de Lui en Le suivant pendant trois ans, ils auront toujours la vie. De plus, comme nous l’avons lu dimanche dernier, il s’agit de la vie « en abondance » (voir Jn 10,10).
Cependant pour nous, dans le contexte actuel, il n’est pas facile de comprendre ces mots du Christ. Parce que le monde d’aujourd’hui nous suggère plutôt, qu’en ce qui concerne notre chemin, nous pouvons le tracer nous-mêmes pour nous-mêmes. Quant à la vérité, elle n’est pas, dit-on, la même pour tous ! N’en voulons pour preuve que la définition de la vie d’un être humain…Tout est relativisé aujourd’hui : chacun sa propre vérité en tout domaine, à tel point que parfois on ne peut plus parler de certains sujets, sous prétexte que la vérité de chacun est « intouchable ». Et il en est de même quand on parle de la vie. Je suis désormais le « propriétaire » de ma vie et je la mène comme bon me semble, sans avoir besoin de me fier à d’autres règles que les miennes. Ainsi, je sais très bien où se trouve l’« abondance » de ma propre vie et cela ne regarde personne !

    Cependant, quand j’observe la vie des chrétiens - les chrétiens pour qui le Christ est le fondement, « la pierre d’angle » (Mt 21,42; Ep 2,20; 1 P 2,4-7) et sur Lequel ils construisent leur vie comme une maison sur le roc (voir Mt 7,24-29) - je constate qu’il y a bien une différence. Laquelle ?
En Jésus-Christ et son message, nous avons un appui stable et irréprochable. En Lui nous avons un chemin sûr vers notre Père et vers le vrai bonheur. Ce chemin nous permet de découvrir la Vérité d’en haut et celle qui nous concerne. Et même si cette vérité est quelques fois pour nous difficile à « digérer », elle se manifeste, en fin de compte pour nous rendre libres (cf. Jn 8,32). Ainsi en cheminant dans la lumière de la Vérité, nous découvrirons en Jésus-Christ la vie en abondance, malgré les peines du quotidien que nous partagerons avec les autres. Pour nous, les chrétiens, il n’y a pas de lien plus intime pour harmoniser notre cœur, mettre le bonheur et la paix dans notre vie. Tout est possible en Celui, qui est vraiment ressuscité.

Bon Dimanche de Pâques – sourire,
Votre frère, Bogdan

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*selon la note de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.