Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 30 SEPTEMBRE au 8 OCTOBRE 2023

(Historique de l'agenda)

 125. Jn 9, 1-41, IV Dimanche du Carême, de Lætare, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

     J’espère que vous allez bien ? De mon côté « ça roule » - sourire. Mais ce matin, je me suis dit : « Bogdan, mets-toi vite au travail, sinon tes lecteurs vont penser que toute la semaine tu te « tournes les pouces ». Donc au boulot ! - sourire.
      Aujourd’hui l’Église nous offre un très beau récit tiré de l’évangile selon saint Jean. Ce texte est le fondement de la catéchèse pour le deuxième scrutin baptismal ; autrement dit, pour la dernière étape de la préparation au baptême des catéchumènes, dans notre Église catholique. Je rappelle cela pour que les futurs baptisés puissent encore purifier et éclairer leurs motivations, avant de s’unir au Christ à jamais. Cependant, pour nous qui sommes déjà baptisés, qui portons ce nom des chrétiens, c’est aussi très important, à la lumière des paroles du Christ, d’examiner notre cœur et notre attachement personnel à Jésus et à son message. N’oublions pas que pendant la célébration de la Veillée pascale, pendant cette Messe unique chaque année, nous allons aussi renouveler « les promesses du baptême ». De plus, ce texte de l’Evangile concerne aussi, aujourd’hui, notre vie.

     A première vue, nous sommes les témoins de la guérison d’un aveugle de naissance, et du bouleversement qu’elle provoque. Mais l’idée de l’auteur de ce récit n’est pas de nous impressionner avec des histoires extraordinaires de la vie de Jésus. Derrière ce texte, parfois difficile à comprendre, il y a un message à découvrir pour chacun de nous personnellement, dans l’intimité de notre cœur, et à travers notre propre expérience de foi et de vie quotidienne. Et pour comprendre ce message « caché », nous devons demander l’aide de l’Esprit Saint et faire des efforts, pour que ce qui fut écrit il y a plus de deux mille ans, devienne vivant pour notre esprit et touche vraiment notre cœur.

      Il est vrai que « dans l’Antiquité, la salive passait pour posséder des vertus curatives ». Chez Jean - et d’autres évangélistes - nous pouvons constater que « Jésus utilise un geste familier et lui donne une efficacité nouvelle*» (voir Mc 7,33 ; Mc 8,23). Néanmoins, ce qui me paraît plus intéressant, c’est le but pour lequel le Christ accomplit ce geste de guérison.
   À la fin de notre récit, certains mots de Jésus sont plutôt énigmatiques : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles ». La fin de cette phrase peut paraître surprenante : « Que ceux qui voient deviennent aveugles ». Comment Celui qui est venu pour nous sauver, pour le bien de tous, peut-Il prononcer ces mots ? Dans la note de la Bible œcuménique, nous pouvons lire cet éclairage : « La mission de Jésus détermine en ce monde un véritable retournement des situations ; c’est ce qu’expriment deux affirmations situées à des niveaux différents : les aveugles qui donnent leur foi à Jésus sont guéris et parviennent à la connaissance de la révélation ; en revanche, ceux qui se targuent d’être éclairés (voir Jn 9,16.22.24.29.34) ne sont pas à même de voir (Jn 14,9) Celui qui apporte la lumière du salut (Jn 9,5 ; 8,12) ; ils s’enferment pour jamais dans les ténèbres et la perdition (voir 3,17-21 ; Mc 4,11-12) »*.
   La phrase suivante, qui clôture notre évangile, devait être encore plus difficile à entendre par les pharisiens. A la question de leur propre « aveuglement », Jésus a cette réponse : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’, votre péché demeure ». Comment Jésus pouvait-Il traiter de pêcheurs des gens qui suivaient la Loi de Moise avec zèle chaque jour ? Il voulait leur faire comprendre que « s’ils avaient été des aveugles à la façon de celui qui a été guéri, ils seraient sans péché ; mais ceux qui se fondent avec suffisance sur ce qu’ils possèdent déjà, ne donneront pas leur foi à Jésus qui seul pouvait les arracher au péché (voir Jn 3,36)* ».

      Mais qu’avait-il de plus cet homme aveugle - sans éducation et « impur » selon la Loi - par rapport à des gens très pieux et très religieux ? On peut dire qu’il était conscient de son extrême besoin de Jésus, et qu’il Lui a donné sa foi sans conditions. Il était conscient de son besoin d’être éclairé par le Christ. Et cela lui a coûté cher. Ses parents, pour ne pas offenser les pharisiens, ont pris de la distance avec leur fils (voir verset 19-23). Et les pharisiens l’ont finalement méprisé (verset 34). Mais, peut-être s’est-il dit dans son cœur qu’il n’y a pas de prix pour l’Amour qui guérit, qui ouvre les yeux du cœur et la perspective d’une nouvelle vie ?

      Dans notre société qui prétend que nous pouvons être « autosuffisants toujours et partout », nous les chrétiens, nous donnons notre foi à notre Guide, le Christ, parce qu’il n’y a rien de plus précieux à nos yeux que son amour qui nous guérit.

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition du Cerf 2012.

Bon Dimanche de la joie (Lætare signifie « Réjouissez-vous ») - sourire, votre frère Bogdan