Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 119. Jn 1,29-34, II Dimanche du Temps ordinaire, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

    J’espère que vous allez bien et que, dimanche dernier, vous avez mangé une bonne galette des rois - sourire ? Voici qu’après le temps des fêtes, nous « retombons » dans la période dite « ordinaire » de l’année liturgique. Et au début de cette période, l’évangile du jour nous accueille effectivement avec des mots si familiers qu’ils sont devenus pour nous, je dirais, presque « ordinaires ». Je parle ici de la première phrase de notre évangile. Dans ce récit où Jean le Baptiste témoigne que Jésus est le Messie attendu par le peuple Élu depuis des siècles, nous trouvons cette phrase que nous entendons à chaque Eucharistie. Elle est prononcée par le prêtre pendant le rite de communion, au moment où il élève l’hostie consacrée en disant : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde ». Nous nous souvenons encore de la traduction précédente - « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » - encore plus proche du texte biblique (cf. Jn 1,29). Mais quelle que soit la traduction, le sens est toujours le même et il renferme un contenu profond, parce qu’il nous renvoie à des réalités capitales pour notre foi. Pourquoi ?

    Il serait bon de se souvenir que cette phrase « évoque la mort expiatoire de Jésus en amalgamant deux images traditionnelles ; d’une part celle du serviteur souffrant (Es 52,13-53,12) qui assume les péchés de la multitude et qui, innocent, s’offre comme un agneau ; d’autre part celle de l’agneau pascal, symbole de la rédemption d’Israël (Ex 12,1-28); voir 19,14.36 ; 1 Co 5,7; Ap 5,6.12 ». Soulignons que le verbe « enlever » signifie en grec « soulever et, à partir de là, soit porter, prendre sur soi, soit emporter, ôter, faire disparaître. C’est en ce dernier sens que Jean l’utilise habituellement (voir 2, 16 ; 5,8-12 ; 10, 18 ; 1 Jn 3,5) ». Quant à la formule : « le péché du monde » au singulier, elle « vise l’ensemble des péchés du monde dans toute leur étendue et toutes leurs implications » *.
Ces explications permettent de mieux se rapprocher, non seulement des références bibliques, mais encore du contexte religieux, spirituel et existentiel des Juifs. Elles sont indispensables pour que nous comprenions aussi quelle réalité recouvre cette phrase prononcée à chaque Eucharistie par le prêtre avant la communion.
    Donc, Jean nous désigne Jésus-Christ comme un Agneau innocent donné par Dieu pour nous, qui nous sauve de nos péchés. Rappelons que, chaque année au moment de la Pâque, l’agneau pascal rappelle aux Juifs que Dieu les a libérés d’Égypte où ils étaient en esclavage. Dieu a entendu le cri de son Peuple et Il l’a libéré du pouvoir du mal représenté par Pharaon. On pourrait dire que Dieu, a ôté, a fait disparaître un mal qui paraissait plus fort que les Israélites à cette époque-là.

   Quelqu’un pourrait dire ceci : « Bogdan, merci pour cet éclairage, mais en quoi cela nous concerne aujourd’hui » ? Très, très, très bonne question – sourire. Poursuivons.
Cet Agneau donne sa vie pour chacune et chacun de nous. Il nous permet, malgré nos fautes d’entrer en relation avec Dieu ; relation rompue par Adam et Ève pour n’avoir pas cru en la bonté de Dieu (voir Gn 2,8-3,24). Et quand le prêtre, en exposant l’hostie consacrée, nous dit : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde », c’est pour nous montrer Quelqu’un qui est plus fort que le mal, qui touche notre cœur et qui est plus fort que nos faiblesses. Je dirais, qu’en Jésus-Christ, est cassée à jamais toute la méfiance que nous pouvons avoir envers Dieu. Parce que si Dieu nous offre son Fils unique – l’« Agneau innocent » - nous avons une bonne raison pour Lui faire une confiance totale.

    Notre réponse aux mots du prêtre est la suivante : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Et cette réponse a aussi sa référence biblique (voir Mt 8,5-11) et une implication dans notre vie de foi. Ce n’est pas seulement une réponse « liturgique ». Par cette phrase nous disons au Seigneur : « Tu te donnes à moi, et je crois que par un seul mot Tu peux guérir ma méfiance envers ton Père et mon Père. Et je crois aussi, que Tu peux intervenir dans ce dont j’ai besoin, par le pouvoir de ton amour immense et infatigable. Encore une fois, je veux que Tu entres dans mon cœur et ma vie ».

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*selon la référence de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition du Cerf 2012.

Bon Dimanche « ordinaire » - sourire, Votre frère Bogdan