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Les évêques italiens s’opposent à une nouvelle loi contre l’homophobie, Xavier Le Normand (avec AFP), La Croix le 11.06.2020
Les faits Les évêques italiens se sont opposés mercredi 10 juin à un projet de loi voulant une « vigoureuse action de formation culturelle » pour combattre les discriminations contre les personnes homosexuelles. S’ils saluent l’objectif, les évêques craignent que le projet de loi ne conduise à des « dérives liberticides ».
Xavier Le Normand (avec AFP), le 11/06/2020 à 14:34
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Les évêques italiens s’opposent à une nouvelle loi contre l’homophobie
L’association pour les droits LGBT italienne Arcigay n’est pas surprise par la prise de position des évêques d’Italie.
Pour lutter contre l’homophobie et la transphobie, les évêques italiens appellent à « appliquer soigneusement les dispositions déjà en vigueur », mais ne veulent pas d’une nouvelle loi. C’est ce qui ressort d’une déclaration de la présidence de la Conférence épiscopale italienne (CEI) publiée mercredi 10 juin. Les évêques de la péninsule s’opposent donc au souhait, annoncé le 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, du président du Conseil italien Giuseppe Conte de faire « converger toutes les forces politiques vers une loi contre l’homophobie qui vise notamment à une vigoureuse action de formation culturelle ».
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Si les évêques s’accordent sur la nécessité de combattre les discriminations, qui constituent selon eux « une violation de la dignité humaine », ils estiment les lois existantes suffisantes et expriment leur « préoccupation » concernant le projet de Giuseppe Conte, actuellement en examen en commission à la Chambre des députés. Pour eux, cette loi « risquerait d’ouvrir la voie à des dérives liberticides, de sorte que, plutôt que de sanctionner la discrimination, elle finirait par frapper l’expression d’une opinion légitime ».
Éviter « polémiques et excommunications réciproques »
Selon la présidence de la CEI, cette loi pourrait aboutir à mener des poursuites pénales contre ceux qui estiment, dans la lignée notamment du magistère catholique, qu’une famille doit être composée de deux parents de sexe différent. La loi, redoutent-ils, introduirait un « délit d’opinion » et limiterait « la liberté personnelle, les choix éducatifs, la façon de penser et d’être, l’exercice de la critique et du désaccord ». Ainsi, plutôt qu’une nouvelle loi, les évêques plaident pour une application plus ferme des dispositions existantes et proposent un « effort éducatif » pour éviter les discriminations.
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Bien qu’ils soient opposés au projet gouvernemental, les évêques espèrent que le débat ne conduira pas à des « polémiques et excommunications réciproques », mais plutôt à la « disponibilité pour une confrontation authentique et intellectuellement honnête ». « Si le dialogue se déroule dans la liberté, le respect de la personne ainsi que la démocratie du pays en bénéficieront », assure la présidence de la CEI.
La déclaration a cependant aussitôt été dénoncée par les associations italiennes en faveur du projet de loi. L’association Gaylib a ainsi estimé que ce communiqué reflétait « l’habituel obscurantisme clérical qui persiste malgré les ouvertures médiatisées du pape François ». De son côté, l’association Arcigay s’est dite « peinée mais pas surprise de retrouver la CEI sur les barricades ».
Une pétition contre une « loi bâillon »
Les évêques italiens ne sont toutefois pas seuls dans leur opposition à la future loi. Le mouvement Pro vita e famiglia (qui reprend les codes de La Manif pour tous en France) a ainsi annoncé être « en parfait accord » avec leur déclaration.
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Pro vita e famiglia a lancé le 20 mai une pétition pour dénoncer le projet de loi. En trois semaines, le texte, surmonté d’une image d’une bouche fermée par un drapeau arc-en-ciel, a recueilli près de 27 000 signatures. Il y est dénoncé une « loi bâillon » qui prévoirait que toute personne qui « manifesterait publiquement son soutien à la famille naturelle, aux droits des enfants ou promouvoir une vision saine de la sexualité » risquerait « la prison et la rééducation arc-en-ciel ».