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Les évêques rappellent les bases de l’anthropologie catholique
Explication Le conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié mardi 23 avril : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Éléments d’anthropologie catholique ». Ce court texte, très pédagogique, reprend quelques-unes des notions fondamentales comme la liberté, la vérité, le corps ou la famille à la lumière de la Tradition catholique.
Anne-Bénédicte Hoffner, le 23/04/2019 à 18:21 Modifié le 24/04/2019 à 18:23
Les évêques rappellent les bases de l’anthropologie catholique
Le nouveau texte publié mardi 23 avril par le conseil permanent de la Conférence des évêques de France se présente comme une sorte de résumé des principales notions d’anthropologie telles que les envisage la doctrine catholique.
ERIC CABANIS/AFP
De « liberté » à « famille » en passant par « conscience », « mal », « vérité », ou « corps »… Le nouveau texte publié mardi 23 avril par le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF) se présente comme une sorte de résumé des principales notions d’anthropologie telles que les envisage la doctrine catholique.
Préfacé par Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, et postfacé par Mgr Jean-Pierre Batut, celui de Blois, il reprend dans son titre l’interrogation du psalmiste : Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Éléments d’anthropologie catholique (1).
« Nous ne sommes pas des atomes isolés »
Le texte explique la manière dont l’Église catholique considère l’homme, comme une personne créée par Dieu « à son image et ressemblance », et donc « beau, libre, apte à la vérité », appelé aussi à la responsabilité. Sans cesse, le texte articule sa dignité inaliénable, « de sa conception à sa mort naturelle » au rappel de sa « finitude » et de ses « limites ».
Dans un second temps, il resitue l’homme dans sa dimension collective, comme membre de « l’unique famille humaine ». Car, rappellent les évêques, « nous ne sommes pas des atomes isolés qui choisiraient avec qui avoir ou non des relations. Nous sommes tous interdépendants ».
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La publication de ce texte a été décidée il y a un an environ, par les dix évêques du Conseil permanent de la CEF. « Il y a un grand besoin aujourd’hui non pas d’un discours moral mais anthropologique, plaide Mgr Batut. D’une part, parce que lorsque l’on aborde directement les sujets sous l’angle de la morale, nous sommes perçus comme moralisateurs : nos interlocuteurs se braquent, et cela bloque tout échange. Et d’autre part, parce que la crise de la foi, qui se manifeste dans notre pays par une chute de la pratique comme du nombre de prêtres, est tout autant une crise anthropologique que civilisationnelle. »
Le comité de rédaction a donc décidé de repartir du discours de l’Église sur l’homme et sur la société, et d’aborder les sujets qui fâchent au fil du texte, comme autant d’illustrations : ceux qui figurent au menu des prochaines lois de bioéthique (dont le projet de révision devrait être présenté au mois de juin), mais aussi l’écologie, les inégalités, ou « la libération de la femme ».
« La loi naturelle n’est pas la loi de la nature »
Même « la loi naturelle », cette notion si mal comprise et si contestée de la doctrine catholique, est abordée. « Cette loi morale, qui est appelée loi naturelle, n’est pas la loi de la nature au sens des animaux », souligne ce texte dont la rédaction, assure Mgr Batut, a été « longtemps travaillée, discutée et reprise » au sein du Conseil permanent. « Du point de vue de l’homme, il est sans intérêt de savoir si la monogamie ou l’homosexualité existent chez les animaux, d’ailleurs, les animaux ne connaissent pas l’interdit de l’inceste. La loi naturelle est la loi de la nature humaine, qui dit ce qu’il est bon que l’homme fasse pour trouver le bonheur. »
Ce nouveau texte du Conseil permanent, qui « répond d’abord à un besoin des catholiques », reconnaît l’évêque de Blois, offre des repères utiles et pédagogiques à tous ceux qui souhaitent comprendre les positions éthiques de l’Église catholique. « Nous avons voulu montrer l’anthropologie catholique dans sa beauté et sa capacité à intégrer des phénomènes qui nous apparaissent isolés les uns des autres », ajoute-t-il.
Il ne dit pas, en revanche, les combats nécessaires pour que ces convictions catholiques prennent corps dans leur vie quotidienne. « La dignité des handicapés, par exemple, constitue un paradoxe. À première vue, elle n’a rien d’évident : il faut y travailler autant par la rencontre que par l’accueil et l’accompagnement social », rappelle le théologien Henri-Jérôme Gagey. « Seul ce travail fait que notre affirmation cesse d’être un catéchisme, au mauvais sens du mot. C’est cet aspect qui risque de faire défaut au texte et de l’empêcher de faire le poids auprès de ceux qui ne partagent pas spontanément nos convictions. » Peut-être la rubrique sur Internet d’anthropologie catholique dont la CEF annonce le lancement simultané – et « qui devrait s’enrichir de vidéos, de textes de référence, mais aussi de questions » – permettra-t-elle de compléter ce travail.
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Des interventions sur des thèmes variés
13 octobre 2016 : « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique », une réflexion argumentée et remarquée dans laquelle les évêques appellent à « refonder le pacte social ».
12 septembre 2018 : Un « Message au peuple de Dieu qui est en France » sur la crise des abus sexuels, dans lequel il rappelle sa volonté d’écouter attentivement les victimes et ouvre également la porte à une réflexion sur l’autorité dans l’Église.
11 décembre 2018 : Un « Appel aux catholiques de France et à nos concitoyens » pour faciliter le dialogue et contribuer à sortir de la crise des « gilets jaunes ».
12 mars 2019 : Dans leur message de Carême « Grandir dans la vérité, grandir dans l’espérance », les évêques remercient les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres « d’avoir osé parler » et d’avoir ainsi permis que s’ouvre une « grande opération-vérité ».